Divertissement

« Je me sens tellement bien à Perpignan que notre enfant naîtra ici dans quelques jours », annonce François Alu, ancien danseur Étoile à l’Opéra de Paris.

Une nouvelle étoile brille sur Perpignan. Virtuose de l’art, à la barre classique, en chant, en écriture, en chorégraphie comme seul sur scène, l’ancien danseur Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, François Alu partage aujourd’hui sa vie entre la capitale et les Pyrénées-Orientales où il vit. à temps partiel avec sa partenaire Denitsa Ikonomova. Ce dimanche, il a animé une Masterclass pour les élèves de la professeure de danse catalane Isabelle Ferrer. Rencontre avec un futur papa avec des étoiles plein les yeux.

François Alu, quel événement vous amène à Perpignan ce dimanche ?

La première chose est de proposer une Masterclass aux étudiants d’Isabelle Ferrer. Elle m’a proposé de me former dans son studio de danse, où je répétais mon spectacle « Complètement Jeté » prévu les 22 et 23 décembre au Trianon à Paris. Il y a du hip-hop, du classique, du contemporain.

La deuxième raison ?

Ma compagne accouchera dans quelques jours à Perpignan où nous avons acheté un pied à terre. Nous sommes amis avec Anaïs et François-Xavier Demaison, nous aimons cet endroit où je peux prolonger le temps. Je ne sais pas si c’est juste en regardant ce magnifique Canigó, le soleil, la gentillesse des gens, la nourriture délicieuse, mais je me sens tellement bien ici que nous avons choisi d’y donner naissance à notre enfant.

Amis d’Anaïs et François-Xavier Demaison

Avec votre partenaire que vous avez rencontré sur le tournage de Danse avec les stars ?

Oui, nous nous sommes rencontrés à la télévision. Elle est multifacette, entrepreneure, danseuse, artiste…

Regrettez-vous d’avoir quitté l’Opéra de Paris ?

J’avais 16,5 ans lorsque j’ai intégré la compagnie d’Opéra où j’ai gravi les échelons. Chaque année, j’ai gravi les échelons avant de rester coincé pendant 7 ans comme danseur principal. J’ai alors vécu beaucoup de frustration, de frictions et d’adversité.

La matinée a permis aux élèves de découvrir un danseur de génie.
CHARLES BARON – Charles Baron

Le monde de la danse est-il si impitoyable ?

Ma mère était danseuse professionnelle, elle voulait partager sa passion avec moi dès son plus jeune âge, mais je détestais danser. Un jour j’ai vu Patrick Dupond à la télé, il ressemblait à Jean-Claude Van Damne que j’adorais. Ma mère a senti mon enthousiasme, elle m’a dit que Patrick Dupond était danseur classique. Je me suis forcé à enfiler les collants et les pantoufles.

Et vous, vous n’avez jamais lâché le bar ?

J’ai enduré des moments très périlleux, rigoureux, rébarbatifs pour réussir à me libérer de cette barre et pouvoir voler. Je suis tombée amoureuse de la vie d’artiste avant de me lancer dans la danse. Le burn-out m’a alors frappé.

J’ai réussi à me libérer de cette barre et à pouvoir m’envoler.

Pourquoi cette dépression ?

En attendant d’être promu Star Dancer, il y a eu le Covid et je me suis effondré. J’en parle dans mon livre « Le prix de l’étoile », j’ai dû apprendre à surmonter ce moment où l’on est au fond du trou. Où j’ai découvert que la tache noire la plus profonde s’appelait la singularité. Il est important d’atteindre ce fond pour se retrouver. Il faut savoir se briser de l’intérieur pour faire émaner à nouveau la lumière.

Votre secret pour vous remettre sur les rails ?

J’ai pratiqué l’art du détachement. Si on prend du recul, avec un peu plus de lucidité, on arrive à trouver sa voie. J’ai alors voulu aider le monde entier à rallumer l’étincelle, lui donner les clés qui m’ont aidé à me réinventer.

François Alu a récemment sorti son premier livre aux Éditions Laffont, Le prix de l'Étoile.
François Alu a récemment sorti son premier livre aux Éditions Laffont, Le prix de l’Étoile.
CHARLES BARON – Charles Baron

Vous revenez à l’Opéra de Paris pour quelques mois…

Je reviens expliquer que je ne veux plus être danseuse Étoile. Deux semaines plus tard, j’ai été nommé. Pourtant, je suis complètement vide intérieurement, je ne ressens plus rien, c’est trop tard. J’ai perdu l’envie de danser, d’avancer.

Et tu ne restes pas ?

Moins d’un mois après mon rendez-vous, j’ai eu pas mal de blessures. Ligaments déchirés, entorses multiples, déchirures, j’ai ouvert mon pied, mon ventre. J’ai souffert d’un traumatisme physique qui s’est transformé en un traumatisme mental. Je ne voulais plus entendre parler de danse. Je suis parti créer. Un spectacle, un livre et des conférences basés sur mon propre parcours. Mon moteur est la théâtralité, l’écriture, la danse et la création.

Que dit votre émission ?

Il est inspiré de mon histoire. C’est le portrait d’une personne sensible qui a plein de voix dans la tête et qui se demande comment gérer tout ce bordel. C’est ma façon d’apporter de l’espoir et de voir les gens s’amuser. Alliant humour et mouvement, j’ai suivi 8 ans de thérapie pour pouvoir partager et transmettre les clés pour m’épanouir après la tempête.

A 30 ans, comment voyez-vous votre avenir ?

J’essaie de faire taire mon bruit intérieur avant d’écouter celui des autres. La phrase n’est pas de moi mais c’est un luxe qu’on n’a plus le temps de s’offrir car la planète évolue trop vite. Alors, je ralentis, j’écoute les murmures et les sensations de mon corps que m’envoie mon inconscient. Nous avons toutes les solutions en nous mais nous n’avons pas forcément envie de les écouter.

Votre bébé, déjà en route, sera-t-il danseur comme ses parents ?

Je l’accompagnerai partout où il voudra aller. J’essaierai de combiner suffisamment de frustrations pour lui donner envie d’avancer et en même temps je lui laisserai la liberté de s’exprimer et de vivre l’aventure qu’il souhaite.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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