« Je l’invite à monter sur un tapis de course », le défi lancé à Douillet par un Gressier agacé après son 5 000 m
Neuvième de sa série du 5000 m ce mercredi matin aux Jeux olympiques, et premier à être éliminé, le coureur français Jimmy Gressier a déploré, dans le feu de l’action, les critiques sur les performances des athlètes français. En particulier, celle de notre consultant David Douillet.
Le souffle court et le visage masqué. Quelques minutes après sa 9e place – seuls les 8 premiers qualifiés – lors de sa série du 5000 m aux Jeux olympiques, ce mercredi matin, Jimmy Gressier a révélé sur RMC avoir vécu des derniers jours compliqués.
« Il faut savoir que je suis tombé malade après le 10 000 m, j’ai été alité pendant trois jours, et pendant ces trois jours la décision a été de ne pas courir, confie le nordiste. Contre l’avis médical, j’ai décidé de courir, car je savais que je ne retrouverais certainement plus jamais cette ambiance dans ce stade. J’ai eu la chance de m’être qualifié pour le 5 000 m également, je voulais honorer ma sélection. Quelqu’un au monde a été laissé de côté en ne se qualifiant pas, ce n’est pas à moi de me retirer à la dernière minute… Ça ne passe pas beaucoup, mais je pense que je ne m’en suis pas mal sorti. Avec le 10 000 m, la convalescence très compliquée et ma maladie, je savais que j’allais à l’abattoir. J’avais quand même envie de tenter ma chance. »
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« Dans certains sports, sans les dénigrer, il n’y a pas autant de concurrence »
Ses Jeux désormais terminés, Gressier assure ne pas avoir de regrets. « Je savais que je n’avais rien à perdre, j’avais déjà réussi mes JO d’une certaine manière même si j’avais fini 13e (en finale du 10 000 m). » Une performance honorable, mais qui ne permet pas à l’athlétisme français d’aller chercher un podium, comme l’avait souligné notre consultant David Douillet.
Une analyse que Gressier n’a visiblement pas acceptée. « Certains, comme M. Douillet, pourraient dire qu’on s’extasie devant une 13e place, mais il faut savoir que dans notre sport, une 13e place mondiale avec un temps de moins de 27 minutes, ce n’est pas n’importe quoi, grommelait-il. Ce n’est pas grave, ce n’est pas un expert, je l’invite à monter sur un tapis roulant et à rouler à 22 km/h en tenant le plus longtemps possible. »
Et de conclure un peu amèrement : « Il ne faut pas comparer l’athlétisme avec d’autres sports, ce n’est pas la même compétition. La course à pied est accessible à tous. Nous sommes des millions à courir. Alors que dans certains sports, sans les dénigrer, il n’y a pas autant de compétition malheureusement. »