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« Je les vis, je pleure tellement que ça me donne envie de jouer », confie Yannick Noah, capitaine de l’équipe de France de tennis en fauteuil.

Nommé capitaine de l’équipe de France masculine de tennis en fauteuil roulant, Yannick Noah, qui n’a jamais participé aux Jeux olympiques, a hâte de prendre part à la grande fête paralympique.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 4 min

Yannick Noah allume la vasque olympique sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris, le 14 juillet 2024. (MAXPPP)

Avant de défiler sur la place de la Concorde mercredi, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, les athlètes et leur encadrement se relaient au Club France. Mardi 27 août, les joueurs de tennis en fauteuil et leur capitaine, Yannick Noah, ont répondu aux questions des journalistes. Le vainqueur de Roland-Garros 1983 s’est dit impatient que le tournoi paralympique débute. Il a également évoqué son adaptation au tennis en fauteuil.

Les Jeux Paralympiques commencent mercredi, ressentez-vous de l’excitation avant vos premiers Jeux ?

Yannick Noah : Ce sera un moment fort, mais mon rôle sera de canaliser les énergies, de faire en sorte que les joueurs arrivent sur le court dans le meilleur état d’esprit possible. Il y en a qui ont besoin d’être secoués, d’autres qui ont besoin d’être calmés. On a passé beaucoup de temps ensemble, je connais mes joueurs. Je connais leur jeu, bien sûr, mais je sais qui ils sont, comment ils réagissent, leurs émotions, c’est très puissant. Quand on joue sur le court 2 de Saint-Hilaire (depuis Riez, en Vendée, où l’équipe de France a effectué un stage)qu’on arrive à Jean-Bouin pour s’entraîner et que, tout d’un coup, c’est Roland, ça commence à prendre forme. Les volumes sont différents, ce n’est pas quelque chose de simple.

Est-ce que c’est unique pour vous ?

Je les vis, je rêve beaucoup. Et quand je rêve trop, je pleure, ça me donne tellement envie. Je veux que tout se passe bien pour eux.

Comment et pourquoi avez-vous accepté ce rôle de capitaine ?

Parce qu’on me l’a demandé. Parce que Stéphane (Houdet, quintuple médaillé paralympique en tennis en fauteuil roulant) m’a demandé. C’est essentiel. Stéphane est méticuleux, ce n’est pas un caprice, il avait une idée en tête et il voulait que je vienne leur donner un coup de main. Et quand je suis arrivé, c’était presque une évidence. Je me suis senti accepté. Au CNE (Centre National de Formation)Je suis chez moi, avec des joueurs de tennis en fauteuil. On a appris à se connaître et ça me plaît parce que je vois une belle évolution, j’ai l’impression qu’on a progressé. Sur les positions sur le court, les choix de jeu, la tactique, on a avancé.

Comment se prépare l'équipe de France de tennis en fauteuil roulant pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ? Yannick Noah est le capitaine et le guide de l'équipe. On vous emmène au camp de base de l'équipe de France à Saint-Hilaire-de-Riez avant son entrée en lice dans la compétition.

Le compte à rebours des Jeux : Yannick Noah guide l’équipe de France de tennis en fauteuil roulant
Comment se prépare l’équipe de France de tennis en fauteuil roulant pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ? Yannick Noah est le capitaine et le guide de l’équipe. On vous emmène au camp de base de l’équipe de France à Saint-Hilaire-de-Riez avant son entrée en lice dans la compétition.

Avez-vous réussi à trouver votre place rapidement ?

Depuis le premier jour. Le sport à ce niveau-là, c’est sain. On n’arrive pas avec des égos, on est ensemble, on aime le tennis, on tape des balles. On est au CNE, c’est le luxe. L’hiver, c’est chauffé, il y a le staff médical, c’est génial et ce qui nous rassemble, c’est le jeu. On va faire de notre mieux, mais quoi qu’il arrive, on reste amis. On peut gagner des médailles et rester amis, ce serait génial. Et on fêtera ça avec une pizza ou autre chose.

« Dans mon coaching, il y a de l’affection. Je n’entraîne pas une machine. On ne joue pas pour soi, on joue pour les gens, nos familles, nos enfants, des gens qui ont sacrifié des choses pour nous, des gens qu’on ne connaît pas et à qui on peut donner du bonheur. Qu’y a-t-il de plus beau ? »

Yannick Noah

lors de la journée média de l’équipe de France de tennis en fauteuil roulant

Connaissiez-vous le tennis en fauteuil roulant avant d’être nommé capitaine ?

Oui, je le savais. Il y a quarante-cinq ans, Pierre Fusade était le numéro 1 français du tennis en fauteuil et j’étais au sommet de ma forme. On m’a proposé de donner un coup de main. Et puis je me suis assis sur une chaise. Le mouvement est impossible, c’est très compliqué. Puis, de fil en aiguille, j’ai fait des exhibitions pour la fédération, donc il y avait un regard. Stéphane est devenu le parrain de mon association, Célébrons le Mur pour créer un lien.

Votre nomination a également attiré l’attention des médias sur le tennis en fauteuil roulant…

Oui, et je marche un peu sur des œufs, car je veux être un coureur de relais. Je ne veux pas être devant, mais parfois je dois l’être pour les protéger. Et je veux qu’ils racontent leurs aventures, car ils ont des choses à raconter qui peuvent être très stimulantes. Nous sommes des ambassadeurs pour des enfants qui, après des moments difficiles, peuvent se dire qu’ils peuvent prendre un fauteuil roulant, une raquette et viser les Jeux paralympiques.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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