« »Il a fait un enfer d’un match. Un énorme match aujourd’hui. D’Ellipses dans Dodges, Fabien Galkié n’est pas toujours prolix lorsqu’il commente les performances de ses joueurs. L’entraîneur s’est écarté de cette habitude samedi soir lors de la conférence de presse qui a suivi le triomphe de son XV de France à Dublin, pour mieux saluer la copie livrée par Maxime Lucu (32, 26 sélections).
L’hommage n’est pas seulement des cosmétiques. Ce n’était pas facile à retourner au 29e Minute d’une réunion alors complètement indécis, avec intensité et brutalité similaires à celle d’une lutte de boxe, pour compenser la sortie sur la blessure d’Antoine Dupont. Un capitaine des Blues dont l’activité offensive et défensive avait jeté les fondements d’une performance en capital. La moitié de mêlée de l’UBB a néanmoins rempli cette mission de haut la main.
« Je n’ai pas eu le temps de me poser trop de questions », a-t-il souri un posteriori. Antoine est une force de la nature, il prend beaucoup de coups de son jeu. Sachant, je pensais que c’était juste ça. Mais quand j’ai vu son genou et la grimace qu’il faisait, je me suis dit « . »»
Le « Go » d’un score de niveau élevé. L’entrée du numéro 9 de Saint-Pee-sur-Nivelle a été autoritaire. Précis dans ses voyages de camp, abrasif dans ses interventions défensives, juste dans son animation, Maxime Lucu a rendu un défaut sans faille. Nous l’avons même vu au printemps, comme son capitaine, au cœur de l’action qui a apporté l’essai de Paul Boudehent au début du deuxième acte.
« Pas de cadeaux »
Derrière la qualité de cette entrée en jeu, il y a évidemment la façon dont les Bordeaux ont préparé en amont de cette réunion. C’est lui qui lui a assuré: « Étant le seul remplacement dans le cadre d’un 7-1 sur le banc, je savais que je pouvais aller à n’importe quel article, à tout moment. Je suis heureux d’avoir travaillé mentalement, cela m’a aidé aujourd’hui.» »»
Mais derrière la performance, nous pouvons également lire la réponse d’un joueur qui n’a pas été épargné depuis un an dans l’équipe française. Fabien Galkié l’a rappelé lui-même: « Nous ne lui avions pas donné des cadeaux l’année dernière dans le tournoi. Mais nous avons toujours maintenu notre confiance.» »
« Le niveau élevé est un redémarrage éternel: il n’y a pas de temps à pleurer »
La vérité mérite toujours d’être nuancée. Promu titulaire en l’absence d’un Antoine Dupont qui s’est ensuite consacré à son projet olympique, Maxime Lucu avait été aspiré par les difficultés rencontrées par un XV de France qui n’avait pas encore digéré l’échec de la Coupe du monde 2023. Derrière une conquête souffrant, il avait été particulièrement exposé. Sans vraiment prendre en considération ce contexte, l’entraîneur l’avait dégradé en faveur d’un Nolan le Garres porté par la fraîcheur de ses entrées.
Une discussion entre les deux hommes à la fin du tournoi 2024 n’a pas changé ce fait. Cette relégation à la hiérarchie du poste numéro 9 était durable. Elle avait secoué le basque, déjà une cible des effets pervers des réseaux sociaux au printemps dernier. Elle a continué jusqu’au début de cette édition en 2025 des Six-Nations.
Fierté
Alors que les assistants de Fabien Galkié ont militaire pour placer Maxime Lucu sur le banc, lors des exercices de confrontation des compositions de l’équipe au début de la semaine, c’est l’entraîneur qui a décidé de maintenir Nolann Le Garrec sur le banc contre les Welsh et les anglais avant de changer les options en Italie.
Grâce à sa référence au tournoi de 2024, Fabien Garthié a semblé inviter Maxime Lucu à la perspective de l’année écoulée. Mais si le basque disait qu’il était « fier » de lui, aujourd’hui, c’est surtout par rapport à ce qu’il s’est prouvé.
« Le niveau élevé est un début éternel: il n’y a pas de temps pour se nettoyer », se souvient-il. D’autres joueurs sont là, la compétition est difficile. J’ai eu un temps de cuisine l’année dernière, c’était compliqué. Collectivement, nous ne pouvions pas mettre notre jeu en place, nous sommes sortis d’une Coupe du monde qui avait enlevé notre rêve. J’ai beaucoup travaillé, je me suis interrogé. Mais je me suis aussi dit que je jouais pour montrer qui j’étais, quelles valeurs je portais. J’en suis fier. Je ne me concentre pas sur ce qui s’est passé les années précédentes. »»
Il a raison. Même si Baptiste Serin est attendue cette semaine en marcoussis, l’avenir est plus prometteur. Il pourrait tirer un mandat contre l’Écosse samedi à la fin du tournoi.