Invité au « Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6 », le chef du MoDem a jugé « ni possible ni souhaitable » la présence de ministres RN dans un gouvernement élargi.
Parmi les options pour résoudre l’équation infernale de Matignon, François Bayrou penchait plutôt vers celle de Bernard Cazeneuve, le grand favori de l’été. Le choix présidentiel s’est finalement porté jeudi soir sur Michel Barnier, issu des bancs de droite. Pas de quoi dépayser le chef du MoDem et allié du chef de l’Etat : « Je soutiendrai Barnier, je ferai tout ce que je peux pour que cela fonctionne. »il l’a promis ce dimanche sur le plateau du « Grand Jury-RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6 ».
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Peu importe que ses troupes ne semblent pas particulièrement enthousiastes à l’idée de la nomination de l’ancien commissaire européen. « Le monde parlementaire est un monde dans lequel il est assez facile de jouer au bowling. On lance la boule parce que c’est amusant de faire tomber les quilles. »a balayé d’un revers de la main le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), qui doit rencontrer le nouveau Premier ministre ce dimanche après-midi.
Le Haut-Commissaire au Plan, qui n’aurait pas refusé une promotion à Matignon, trouve également de nombreux atouts au négociateur du Brexit : « Cela va permettre d’élargir la majorité, d’en créer une au Sénat (…) Il a une image rassurante à Bruxelles, c’est très important. » Moins d’un « cohabitation »le chrétien-démocrate voit plutôt une « responsabilité conjointe » entre Michel Barnier et Emmanuel Macron, dans lequel les deux hommes exerceront leurs pouvoirs respectifs, délimités par la Constitution.
François Bayrou a néanmoins formulé une première exigence au chef du gouvernement : former une nouvelle équipe. « équilibré » avec des personnalités de droite comme de gauche. Y compris issues des rangs du MoDem, qui comptait quatre membres dans le gouvernement Attal. « Cela me semble évident. »a-t-il insisté, rejetant au passage toute envie de devenir lui-même ministre.
« Nouveaux visages »
« Une nouvelle configuration doit apparaître, nous devons ressentir une nouvelle manière d’être pour le gouvernement »Le centriste a encore argumenté. Certains ministres démissionnaires, dont Nicole Belloubet à l’Education nationale ou Rachida Dati à la Culture, souhaiteraient néanmoins être reconduits, tandis que d’autres rêvent de décrocher un nouveau portefeuille. Dans son casting de rêve, François Bayrou préfère « de nouveaux visages qui n’étaient pas auparavant au gouvernement ».
Une nouvelle page qui ne doit cependant pas s’écrire avec le Rassemblement national (RN), a-t-il estimé. Le président des centristes a ainsi jugé « ni possible ni souhaitable aujourd’hui » de nommer des ministres issus du parti nationaliste. Dans le même temps, sur le plateau de BFM, le député RN Jean-Philippe Tanguy a exclu la présence des troupes de Marine Le Pen dans le prochain gouvernement ce dimanche.
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