Santé

« Je bronze mieux sans », en Corse, la crème solaire n’est pas toujours nécessaire à la plage

L’été est chaud, les plages sont pleines, mais la crème solaire fait parfois défaut. Si la communication sur les dangers du soleil s’est accrue ces dernières années, les bonnes pratiques ne sont pas encore toujours parfaitement appliquées.

Sac de plage sous un bras et foutas sous l’autre, Catherine et Françoise font le point : maillots de bain, tongs, casquettes, lunettes de soleil, magazines, bouteilles d’eau et même pastèque coupée en quartiers et conservée dans un récipient en verre…

En cette belle journée de fin juin, tout est réuni pour leur journée détente sur le sable, ou presque : « Nous avons oublié la crème solaire, ils l’admettent, un peu penauds. Nous avions pourtant sorti le tube avant de partir, mais nous n’avions pas pensé à le mettre dans le sac.« Dommage », murmurent-ils, «une fois ne peut pas faire de mal.« 

Bien que les campagnes de sensibilisation sur les dangers du soleil se multiplient depuis plusieurs années, force est de constater que même si la majorité de la population est consciente des mesures de prévention, certaines personnes oublient encore, ou décident parfois de ne pas réellement les appliquer.

Emma, ​​22 ans, dit qu’elle utilise de la crème solaire, mais seulement lors de la première exposition.Après, une fois bronzée, j’ai tendance à ne pas en mettre trop, ou seulement quand je fais de longues sorties en bateau, mais sinon je n’y prête pas trop attention.« 

Une stratégie que la jeune femme avoue adopter pour s’assurer un meilleur bronzage, « Je bronze mieux sans ça« Même inquiétude pour Ghjuvan Battistu, 75 ans, qui applique de la crème tous les jours »,mais avec un indice de protection pas très élevé« , explique-t-il en montrant son tube marqué « Bronzage intense » FP6 – c’est-à-dire un faible indice de protection solaire -. »De cette façon, je bronze progressivement et je n’attrape pas de coups de soleil.« 

Fabio, 43 ans, a opté pour une technique encore plus efficace pour s’assurer un beau teint caramel dès les premiers jours d’été : à la place de la crème solaire, il utilise plutôt des huiles bronzantes.

Sans crainte de dangers potentiels pour leur peau ?Je me dis que tant que je n’ai pas de coup de soleil, tout va bien.précise Emma, ​​​​qui précise néanmoins qu’elle vérifie l’indice UV avant de s’exposer.Je ne me pose pas la question. À mon âge, on ne se pose plus de questions, c’est fini.« , plaisante Ghjuvan Battistu.

« Il y a beaucoup de choses auxquelles on nous demande aujourd’hui d’être attentifs.Fabio fait remarquer. Mais je ne le fais que deux mois par an, ce n’est pas comme si c’était tous les jours.« Le quadragénaire explique néanmoins qu’il n’a pas la même mentalité lorsqu’il s’agit de son fils de 11 ans. »Pour lui, j’ai l’indice 50 » assure-t-il en désignant le tube.

La protection solaire est-elle vraiment indispensable avant l’exposition ? Oui, rappelle Léo Le Botlanne, pharmacien à La Marana. La surexposition aux UV – les rayons ultraviolets -, qu’ils soient naturels ou artificiels, présente des dangers pour la peau, même à l’indice le plus faible.C’est un problème de ne pas se protéger » . « 

Il existe deux principaux types de cancer de la peau, rappelle l’Institut national du cancer. Le premier, et le plus fréquent (90 % des cancers de la peau) sont les carcinomes, qui prennent la forme d’un bouton ou d’une croûte blanche. Ils surviennent dans la majorité des cas après 50 ans, et sont dus à une exposition excessive et chronique au soleil. Le deuxième type, et le plus grave : le mélanome cutané. Dans 85 % des cas, ils sont là encore dus à une exposition excessive aux rayons UV solaires chez les plus de 30 ans.

Chaque année, entre 141 200 et 243 500 cas de cancer de la peau sont diagnostiqués en France, selon Santé Publique France. Environ 2 000 décès sont recensés.

Au-delà des risques de cancer de la peau, « La crème solaire est le meilleur produit anti-âge et la meilleure solution pour prévenir le vieillissement accéléré de la peau.« , poursuit le pharmacien Léo Le Botlanne. Une recommandation d’autant plus pertinente dans une région très régulièrement ensoleillée comme la Corse.

Le pharmacien relève néanmoins un point positif : «Globalement, il y a une forme de prise de conscience chez les gens sur ce sujet. Ils sont de plus en plus conscients de l’importance d’être prudents, et achètent de plus en plus de produits et de plus en plus tôt dans l’année, surtout pour les enfants. Après, on essaie aussi autant que possible de les guider. Par exemple, lorsque les clients nous demandent du SPF 30, on va essayer de les faire passer au SPF 50.« 

Même s’il y a encore des clients réguliers »qui viennent nous voir tout rouges après avoir brûlé. Ce sont principalement des gens qui arrivent de vacances sans crème solaire, se font surprendre le premier jour par le soleil, et vont ensuite à la pharmacie chercher des produits pour les soulager et une protection pour la suite.« 

Alors pour éviter cette étape pénible, mieux vaut penser à acheter sa protection solaire à l’avance… Et penser à la réappliquer plusieurs fois par jour, pour bénéficier d’une efficacité maximale.

(Une première version de cet article a été publiée le 13 juin 2024)

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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