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JD Vance, officiellement colistier de Trump, se pose en porte-parole des démunis contre la classe dirigeante

JD Vance, sénateur républicain de l'Ohio et candidat à la vice-présidence, et son épouse Usha Chilukuri Vance, à Milwaukee, Wisconsin, le 17 juillet 2024.

Il faudra s’habituer à ce visage hilarant, barbu. Il y a seulement un an et demi, J.D. Vance, fraîchement élu dans l’Ohio, découvrait le Sénat. Mercredi 17 juillet, l’Amérique a fait la connaissance du nouveau colistier de Donald Trump, qui a connu une ascension spectaculaire. Le sénateur de 39 ans a fait sa grande présentation orale sous les applaudissements d’un jury captivé, celui des délégués du Parti républicain. J.D. Vance a habilement cousu trois tissus. Le premier, intime, est celui de son parcours personnel. Le deuxième est l’indispensable hommage à celui qui lui a donné cet instant, Donald Trump. Le troisième, enfin, a dessiné sa vision d’une lutte de classes, entre les travailleurs déclassés, méprisés, et ceux qui les gouvernent en leur faisant violence, à Washington. On aurait presque pu oublier ce que J.D. Vance devait à son ami, le milliardaire de la tech Peter Thiel, dans son élection en 2022.

Le sénateur a été précédé sur scène par son épouse Usha Chilukuri, fille d’immigrés indiens, peu habituée à ce vertige, naturelle et timide. Elle a décrit JD Vance comme un « homme de la classe ouvrière »un homme de la classe ouvrière, qui avait « surmonter les drames de l’enfance »puis il est devenu Marine et a servi pendant quatre ans en Irak. « On peut dire sans se tromper que ni lui ni moi ne nous attendions à nous retrouver dans cette situation. »

JD Vance, pour sa part, a longuement raconté son parcours d’émancipation sociale, qui nourrit la mythologie américaine, en insistant sur une notion clé : l’enracinement. « J’ai grandi à Middletown, dans l’Ohio, une petite ville où les gens exprimaient leur opinion, construisaient de leurs mains et aimaient leur Dieu, leur famille, leur communauté et leur pays de tout leur cœur. » Une communauté qu’il décrit comme décimée par la drogue, la désindustrialisation et les guerres menées par la classe dirigeante. JD Vance a parlé de sa grand-mère, qui l’a élevé, qui jurait et gardait 19 armes chargées dans sa maison mais qui avait la foi. Il a également parlé de la « petite concession dans le cimetière de montagne » de l’est du Kentucky, près de la maison familiale, où ses enfants l’enterreraient un jour.

Thème de gauche

JD Vance n’a jamais perdu le fil de la politique dans son récit. Il s’est entièrement concentré sur trois États – outre l’Ohio : la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin. Les trois États clés où l’élection présidentielle va probablement se jouer. « Joe Biden est un homme politique à Washington depuis plus longtemps que moi »JD Vance a déclaré. Et il a énuméré les erreurs passées du président dans sa propre vie : l’accord de libre-échange de l’ALENA, quand JD était écolier. L’accord commercial avec la Chine, quand il était lycéen, qui « a transféré d’innombrables bons emplois au Mexique ». Il soutenait l’invasion de l’Irak alors qu’il était en dernière année de lycée. Parfois, la foule l’interrompait en criant : « Joe doit partir ! » Joe doit partir ! » (Joe doit partir). « Et à chaque étapea poursuivi le sénateur, « Des emplois ont été délocalisés à l’étranger et nos enfants ont été envoyés à la guerre. » L’étranger n’a été évoqué que de manière impressionniste, sous l’angle de la menace migratoire, d’une Chine trop dominante et d’alliés devant partager » la charge » de la défense de la sécurité globale.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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