Le président anarcho-libertaire argentin Javier Milei est en visite dans la Silicon Valley, aux États-Unis, pour une série de tête-à-tête avec les PDG d’Apple, Google et Meta, qui nous éclairent sur le projet politique du chef de l’État argentin.
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Javier Milei est au pouvoir depuis un peu plus de 5 mois et c’est déjà son quatrième voyage aller-retour aux Etats-Unis. En avril 2024, l’Argentin posait pour la photo le pouce levé, en veste de cuir et pantalon de treillis fatigué, aux côtés d’Elon Musk devant la gigafactory Tesla au Texas. Les deux hommes sont en pleine romance et se retrouvent sur de nombreux points. Tous deux sont de fervents défenseurs du libre marché et des soldats de l’internationale populiste de droite. Cette semaine, Javier Milei rencontrera les PDG d’Apple, Google, Open AI et Meta, d’autres incarnations disruptives du pouvoir décentralisé.
Javier Milei s’occupe de ces rencontres avec les gros poissons de l’économie mondiale, car elles représentent tout ce dont Milei rêve pour l’Argentine. Ils ont révolutionné ou créé leur secteur d’activité, ils incarnent la réussite économique et leur pouvoir comparable à celui d’un chef d’Etat. Le président argentin veut faire partie de cette famille qui défend la liberté de faire des affaires sans réglementation et sans contrainte. C’est ça « affectation »il l’a encore répété il y a quelques jours dans une interview accordée à un site d’information politique argentin : « Je suis le représentant ultime de la liberté au niveau mondial, qu’on le veuille ou non. La vérité est qu’avant, l’agenda des hommes politiques argentins était un agenda lilliputien. ! Je joue dans une autre catégorie et partout où je vais, je provoque un séisme. »
C’est la méthode de la tronçonneuse : tout bousculer pour faire tomber les institutions et mettre le potentiel argentin à la disposition du secteur privé. En début d’année, Javier Milei a signé un décret autorisant Starlink, la société d’Elon Musk, à se déployer sur le territoire argentin. Il espère désormais lui vendre ses réserves de lithium pour les batteries électriques de Tesla. Le secteur technologique argentin est l’un des plus prometteurs d’Amérique latine, c’est pourquoi Javier Milei en fera la promotion cette semaine dans la Silicon Valley.
Cependant, compte tenu de la situation économique désastreuse de l’Argentine, les analystes déconseillent fortement de parier sur ce pays. C’est ce qui explique sans doute le double jeu de l’anarcho-libertaire. Pour faire face à l’urgence et obtenir des extensions financières, Javier Milei s’est frotté au FMI, le genre d’institution qu’il méprise. Mais son véritable objectif est de se rapprocher des nouveaux lieux de pouvoir décentralisés. Il travaille dur pour abolir la banque centrale argentine et son gouvernement vient d’autoriser les transactions Bitcoin. Tout cela est conforme à sa foi libertaire : une loi unique, celle du marché, et un État réduit à son strict minimum.