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Jason Grandry, le bronze malgré la souffrance


Le judoka français a remporté la médaille de bronze dans la catégorie +90kg J1, malgré un genou en piteux état.

À l’Aréna Champ-de-Mars

Premiers Jeux paralympiques et première médaille. Le bronze, pour Jason Grandry, à qui peu de gens prédisaient un tel destin. Non pas que le judoka de 36 ans ne soit pas à la hauteur, lui qui a déjà décroché le bronze aux Championnats du monde 2022 et 2023. C’est juste que le destin semblait vouloir jouer contre lui, comme il l’a expliqué après son combat victorieux pour la 3e place. « En décembre dernier, je me suis déchiré le ménisque et je suis revenu à peine pour ces Jeux. Maintenant, j’ai un mauvais genou depuis deux semaines et je suis suivi quotidiennement par le kiné pour le maintenir en forme. Il y a deux jours, j’ai même passé une IRM qui a montré que mon genou n’allait pas du tout bien, mais j’ai quand même gagné cette médaille. »

De plus, le tirage au sort n’avait pas été tendre avec lui en plaçant sur sa route d’entrée de jeu Ilham Zakiyev, un mont d’Azerbaïdjan, double champion paralympique en 2004 et 2008, et médaillé de bronze en 2012 et 2021. Un véritable obstacle, que Grandry a pris le temps de contourner astucieusement, pénalité par pénalité s’abattant sur son adversaire pour non-combativité. En demi-finales, le Moldave Ion Basoc, sur un choke après seulement 16 secondes de combat, l’a pourtant mis KO. Mais l’or envolé, le natif d’Ivry-sur-Seine avait encore le bronze à aller chercher. Un podium qui signifiait beaucoup pour lui. « Cette médaille représente huit années de travail, de remises en question, de blessures, de sacrifices, comme partir loin de chez moi pour faire des stages et ne pas voir mes enfants grandir… »

Ainsi, dès sa première attaque, malgré un déficit d’une trentaine de kilos sur son adversaire, Jason Grandry a fait voler le Turc Onur Tastan. Ippon, et grand bonheur assuré. « L’histoire ne pouvait pas être plus belle, même si je rêvais d’or. Le bronze est magnifique aussi, à la maison, devant la famille, les enfants… J’entendais l’ambiance bien sûr, mais j’essayais de ne pas trop me focaliser dessus pour rester concentrée sur ce que j’avais à faire, et ne pas me laisser transcender dans le sens négatif, pour aller embarquer n’importe comment. » Et le Français conclut, après un si grand effort et avec un magnifique sourire aux lèvres : « Maintenant, je vais faire la fête. C’est vrai que je suis plutôt quelqu’un de nature, mais maintenant que je suis à Paris, avec cette médaille, je vais faire un dernier effort. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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