Alors que Jannik Sinner a été testé positif au clostébol avant d’être blanchi, un toxicologue considère que la théorie d’une contamination accidentelle est tout à fait crédible.
C’est la grande histoire du moment. Le double test positif de Jannik Sinner en mars dernier à Indian Wells, annoncé seulement maintenant, alors que l’Italien a finalement été blanchi car la théorie d’une contamination accidentelle a été retenue. Son kiné aurait utilisé un spray pour soigner une de ses propres blessures avant de masser le numéro 1 mondial.
« C’est un produit remarquable et efficace pour les microcicatrices,
explique dans L’Equipe le toxicologue Pascal Kintz, qui ajoute que ce produit se trouve très facilement en Italie.Et pour ce qui est de la diffusion, c’est tout à fait possible. C’est une molécule qui diffuse facilement à travers la peau. Il y a eu plusieurs études qui ont mis en évidence ce passage transcutané. L’une d’elles montre qu’il y a eu contamination suite à une poignée de main avec l’une des deux personnes qui avait mis une noisette de crème sur sa main juste avant. Le produit a été retrouvé 12 à 15 heures plus tard chez l’autre personne à des niveaux proches de ceux retrouvés dans les échantillons de Sinner.
Pécheur, « le vrai problème est ailleurs »
Ce toxicologue connaît bien le clostebol, puisqu’il a travaillé avant les Jeux olympiques sur le cas de la canoéiste polonaise Dorota Borowska, qui avait utilisé ce fameux spray pour soigner une blessure de son chien. « L’histoire de Sinner tient donc la route. Mais le vrai problème est ailleurs. »ajoute Pascal Kintz.
Comme beaucoup de joueurs, le toxicologue estime que le cas Sinner (pas de suspension provisoire, pas d’annonce au moment du test) a été traité d’une manière qui diffère de la procédure habituelle. « Les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tout le monde, il croit. Le fait qu’il n’ait pas été suspendu comme Sinner lui a permis de continuer à jouer. C’était presque une décision étrangère. »