Il n’y avait pas vraiment de suspense dimanche lors du dernier match des Finales ATP à Turin. Grand favori, Jannik Sinner est devenu le premier joueur italien à remporter le tournoi des Masters, en dominant Taylor Fritz (6-4, 6-4), en 1h24. Exactement le même score que sa victoire mardi lors du match de poule. Le numéro 1 mondial devient ainsi le premier joueur à remporter cette compétition sans perdre le moindre set depuis Ivan Lendl, en 1986. Une référence.
Ce succès couronne une année véritablement exceptionnelle, au cours de laquelle il a remporté huit titres (dont deux Grands Chelems, à Melbourne et New York) et accumulé 70 victoires (contre seulement six défaites). Le meilleur bilan depuis celui signé par Andy Murray en 2016 (9 titres, 78 succès).
Il confirme aussi une fin de saison extraordinaire, lancée en août lors du Masters 1000 de Cincinnati. Cinq tournois joués, quatre gagnés (Cincinnati, US Open, Shanghai, ATP Finals), une finale (Pékin, battu par Carlos Alcaraz), pour un formidable ratio de 26 succès lors de ses 27 derniers matches. Ayant débuté à l’Open d’Australie avec un premier trophée du Grand Chelem, son année 2024 s’est terminée par un sprint final époustouflant.
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Jannik Sinner est le quatrième joueur à remporter ce tournoi « à domicile », après Boris Becker (Francfort 1992 et 1995), Lleyton Hewitt (Sydney 2001) et Andy Murray (Londres 2016).
Fritz n’a donc pas réussi à devenir le premier Américain depuis Pete Sampras, en 1999, à remporter la finale de l’ATP. Il peut se consoler en jetant un oeil à son classement ATP : assuré de terminer l’année 4e mondial, il est le premier Américain à terminer l’année dans le top 5 depuis James Blake en 2006.
Fritz sans solution
Les deux joueurs ont attaqué leur finale avec brio. Les services claquaient, les grèves étaient lourdes. Mais Sinner s’est montré plus efficace sur ses jeux retours, où il a franchement attaqué les deuxièmes ballons de son rival. Dès le septième jeu, il a imposé une telle pression que Fritz a dû faire face à quatre balles de break. L’Américain en a sauvé trois mais l’Italien a glissé un magnifique coup droit sur le dernier. Un blanchissage net a porté le score à 5-3. Son seul avertissement est survenu à 5-4, où Fritz a courageusement saisi sa chance pour obtenir un point de break. Imperturbable, Sinner l’a effacé avec un service gagnant. Un ultime ace, le dixième, a scellé le sort du premier acte (6-4, en 41 minutes). Fritz se retrouvait déjà dos au mur.
A vrai dire, l’Américain n’a jamais trouvé la solution. Notamment en revers, où sa portée est bien plus étroite que celle de son rival, toujours aussi efficace lorsqu’il décide d’attaquer le long de la ligne. Il ne restait plus qu’à espérer que Sinner ralentisse en service. Elle n’est jamais venue et un deuxième break, deux partout, lui a définitivement fermé la porte au nez. Impeccable dans son engagement (14 aces, 71% de premières balles), l’Italien n’était plus vraiment inquiété.
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Taylor Fritz n’a remporté aucun de ses onze matches face à un numéro 1 mondial.