« On imagine que le retrait de Jannik Sinner, n°1 mondial, est une mauvaise nouvelle pour vous, le directeur du Rolex Paris Masters…
On sait que c’est la fin de la saison, que ce sont des choses qu’on ne peut pas contrôler, d’autant qu’il ne s’agit pas d’une blessure physique mais d’un virus que Jannik a contracté avant d’arriver à Paris. J’ai pu lui parler plus tôt, il est venu me voir très gentiment, très déçu de ce désistement.
Il est arrivé vendredi avec l’envie de bien jouer ici. Je crois qu’il a vraiment envie d’être bon au Masters 1000 et au Grand Chelem, lui qui est déjà qualifié pour le Masters de Turin et assuré de terminer l’année n°1 mondial. On peut vraiment souligner qu’il a fait de son mieux. Mais j’étais informé de ce problème d’estomac depuis quelques jours et on sait tous que quand on a un virus, la gastro en l’occurrence, on en ressort fatigué. Le temps était trop court pour retrouver de l’énergie et être efficace sur le terrain.
En fin de saison les organisations sont fatiguées, mais peut-on dire que cet affaiblissement aurait pu être évité sans un voyage en Arabie Saoudite pour une exhibition lucrative (le Six Kings Slam joué mi-octobre) au lieu de se reposer à la maison pour se préparer. fin de saison…
Ce n’est pas à moi de juger. Chaque joueur organise sa saison comme bon lui semble. Jannik fait partie de ceux qui font une programmation assez logique. Il ne surcharge pas son programme avec des événements ou des expositions supplémentaires. Il était donc plutôt confiant. Que l’on soit sportif de haut niveau ou non, nous sommes tous un peu fragiles d’un point de vue immunitaire en cette fin d’année. Il y a toujours des petites choses qui traînent. Est-ce de la malchance ? Probablement. Les joueurs arrivent épuisés à cette période de la saison, ce qui est naturel après dix mois de compétition australienne.
Ces exhibitions très lucratives durant la saison ne représentent-elles pas un danger pour l’avenir du circuit ?
Ça, c’est un autre sujet : la géopolitique du circuit avec plein de choses en discussion actuellement au niveau du Grand Chelem, de l’ATP et de la WTA. Aujourd’hui, nous n’avons pas de réponse mais de mon point de vue, c’est certain qu’il faut être vigilant pour qu’il y ait de la cohérence. L’argent mis sur la table par cette exposition saoudienne est quelque chose de perturbateur. Ce qui déstabilise l’écosystème existant et n’est pas forcément super sain… »