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l’ancien garde des Sceaux « Robert Badinter aurait soutenu ce texte », écrit Elisabeth Badinter dans un courrier

La philosophe estime que les propos de son défunt mari sont « instrumentalisés » par les opposants au projet. Elle a adressé une lettre au député Olivier Falorni, rapporteur général du texte.

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La philosophe Elisabeth Badinter lors de la cérémonie officielle organisée à la mémoire de son mari, Robert, le 14 février 2024 place Vendôme, à Paris.  (SARAH MEYSSONNIER / PISCINE / AFP)

Elisabeth Badinter assure, dimanche 21 avril, que l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter, décédé début février, « aurait soutenu » le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et des personnes en fin de vie. « Prétendre le contraire serait une trahison de ses pensées et de sa mémoire. »ajoute le philosophe dans la lettre, reproduite dans La Tribune dimancheadressée au député Olivier Falorni (MoDem et Indépendants), rapporteur général du texte.

Elisabeth Badinter répond ainsi aux opposants au texte qui invoquent une sentence prononcée en 2008 par son défunt mari : « Personne ne peut ôter la vie aux autres dans une démocratie. » « Depuis de nombreux mois et plus récemment encore, je constate que les propos de mon mari étaient utilisés, pour ne pas dire exploités, par les opposants à toute évolution législative sur ce sujet »elle écrit.

« Mon mari n’a jamais assimilé l’aide médicale à mourir à la peine de mort »

L’essayiste évoque notamment les propos du président de la conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, qui avait déjà déclaré dans La Tribune dimancheque « Robert Badinter avait toujours exprimé son opposition à toute idée d’aide active à mourir ». Elle évoque également les propos de la psychologue Marie de Hennezel, qui affirmait que le refus de légaliser l’euthanasie avait été le « dernier combat » de l’ancien ministre de la Justice.

« Mon mari n’a jamais assimilé l’aide médicale à mourir à la peine de mort »répond Elisabeth Badinter, nuançant ces récents propos – et « tant d’autres » – de « péremptoire ». L’ancien ministre de la Justice était « de ces hommes qui refusaient de s’enfermer dans des certitudes, notamment sur une question aussi complexe et sensible que la fin de la vie ».

Elle s’adresse ensuite plus directement au rapporteur Olivier Falorni : « Il vous l’a d’ailleurs annoncé personnellement lorsqu’il vous a reçu, le 10 novembre 2021 (…). Il a affirmé son soutien à votre texte qui instaure un droit à l’aide active à mourir ». L’ancienne ministre, selon elle, avait de nouveau exprimé cette position devant témoin, en septembre 2023.

Le projet de loi « relatif à l’accompagnement des malades et des personnes en fin de vie » a été présenté le 10 avril en Conseil des ministres et sera examiné par une commission spéciale de l’Assemblée nationale, à partir de cette semaine. Il comporte deux volets : l’un prévoit de développer les soins palliatifs, l’autre fournit un cadre permettant d’accompagner un patient vers la mort.

Cammile Bussière

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