« J’ai une bonne impression des nouveaux actionnaires »

Vincent Hognon, ancien joueur de Saint-Etienne de 2002 à 2007 et entraîneur de Brice Maubleu, nous a parlé de l’arrivée du gardien grenoblois. Il nous a également fait part de son ressenti sur la montée en puissance des Verts, mais aussi sur l’actualité de l’ASSE (saison à venir, nouvelle direction, etc.). Comme à son habitude, il s’exprime sans détours. Entretien.

Green-People.fr : Brice Maubleu devrait bientôt signer à l’ASSE. Il est actuellement à Saint-Étienne pour passer ses tests médicaux. Il était votre capitaine à Grenoble. Pouvez-vous nous le décrire en termes humains ?

Vincent Hognon : C’est une personne très facile à vivre, ce qui est le rêve de nombreux entraîneurs. Il n’y a jamais de problème avec lui, il est toujours à l’écoute et a un véritable esprit d’équipe. Il se préoccupe constamment d’aider l’équipe. Il pense toujours plus à l’équipe qu’à lui-même.

Il était votre capitaine, j’imagine qu’il était souvent votre relais en tant qu’entraîneur ?

Oui, absolument. Comme plusieurs autres anciens membres du groupe, il comprenait ce qu’on lui disait et il était souvent d’accord avec moi lors de nos discussions. Mais au-delà de ça, c’est vraiment un bon choix, car il est efficace sur le plan humain et sportif. Pour moi, un joueur doit d’abord performer sur le terrain. Et avec moi, il a très bien performé. On a su le mettre dans de bonnes conditions, mais ce n’est pas tout. C’est une personne très agréable, facile à vivre, rarement colérique. C’est vraiment une perle.

Et concernant son rôle de doublure, lui qui a été numéro un à Grenoble pendant plusieurs années, pensez-vous que ce rôle lui conviendra ?

S’il vient, c’est qu’il sait à quoi s’attendre. Rien n’est jamais gravé dans le marbre dans le football. Il y a un excellent gardien devant lui, mais Brice est aussi un très bon gardien. Il y aura les coupes, la saison est longue, et Saint-Étienne retrouve la Ligue 1. Son expérience sera précieuse pour l’équipe, même si ce n’est pas forcément en termes de matches de Ligue 1, mais plutôt en termes d’expérience, d’âge et d’années passées au plus haut niveau. Il a beaucoup d’expérience à apporter. Je suis vraiment content pour lui. C’est une belle opportunité de découvrir un club comme Saint-Étienne, même si c’est un peu tard dans sa carrière. Ça va le changer, c’est sûr.

Oui, d’autant plus qu’il a passé presque toute sa carrière à Grenoble.

Exactement. Cela va le changer, que ce soit au niveau des infrastructures, de l’ambiance au stade, ou de l’enthousiasme des supporters. La passion et l’exigence sont plus fortes à Saint-Étienne, mais je pense qu’il sera vite adopté. C’est vraiment quelqu’un de très gentil et sincère.

D’un point de vue sportif, comment le décririez-vous ?

C’est un gardien qui a été décisif avec moi à de nombreuses reprises, notamment dans les moments clés. Il a une très grande envergure, il est bon sur penalty. Je pense que Saint-Étienne s’en souvient.

Oui, Charbonnier s’en souvient bien…

Voilà, il est excellent grâce à son envergure, aussi bien dans les airs que sur sa ligne, où il a d’excellents réflexes.

Et qu’en est-il de son jeu de jambes ?

Ce n’est pas son point fort, mais il fait les bons choix. Cela dit, ce n’est pas un domaine dans lequel il excelle particulièrement. Son rôle principal est avant tout d’arrêter les buts. On oublie parfois l’essence même des postes. C’est bien d’avoir un gardien qui joue bien au pied, mais ce qui compte, c’est le nombre de points qu’il peut rapporter à l’équipe. Et là-dessus, Brice a été très efficace avec moi.

En tant qu’ancien joueur de la maison verte et ex-entraîneur de Brice Maubleu, avez-vous été en contact avec lui ou le club depuis qu’il a commencé à négocier avec l’ASSE ?

On a déjà parlé de Saint-Étienne, mais depuis qu’il a été en contact avec le club, non, je ne l’ai pas eu.

Et du côté de Saint-Étienne, aucun contact non plus, par exemple avec Loïc Perrin ?

Non, rien du tout.

Parlons un peu de l’actualité de l’ASSE. Le club remonte en Ligue 1. J’imagine qu’en tant qu’ancien Stéphanois, cela vous fait plaisir ?

Bien sûr ! C’est un club qui a fait des erreurs en descendant, mais ils ont redressé la barre. Il leur a fallu deux saisons pour se relever, mais ils l’ont fait avec logique. Depuis l’arrivée d’un certain équilibre défensif, ils ont créé une dynamique positive, et quand c’est le cas à Saint-Étienne, ça vous emmène au bout. On l’avait vécu, et bravo à eux pour ce qu’ils ont réussi ces six derniers mois.

A mi-saison, ce n’était pas encore fait pour l’ASSE, n’est-ce pas ?

Non, mais ils avaient déjà un bon potentiel. Ils ont renforcé l’équipe en recrutant de bons joueurs, ce qui a fait la différence. Quand l’ASSE peut recruter Cardona, Mbuku et Maçon, c’est un luxe pour une équipe de Ligue 2.

Et que pensez-vous du changement de direction du club ?

L’impression est bonne. Les nouveaux investisseurs de l’ASSE semblent solides, contrairement à d’autres clubs français repris par des étrangers. Ils font les choses dans l’ordre, et cela me semble un excellent choix de la part des anciens présidents. C’est bien qu’ils amorcent un retour, ils ont toujours été là, même dans les moments difficiles.

Qu’attendez-vous de Saint-Étienne cette saison en termes de résultats ?

Il faut d’abord viser le maintien. Revenir en Ligue 1 est un gros challenge. Le niveau est très élevé et l’écart entre la Ligue 1 et la Ligue 2 se creuse d’année en année.

Et pour vous, depuis que vous avez quitté Grenoble, quelles sont les nouvelles ?

Quelques contacts, mais rien qui me plaise vraiment. Je prends mon temps pour trouver un projet qui me convienne, tant sportivement qu’humainement. Une belle aventure, comme entraîner un club de Ligue 2 avec l’ambition de monter en grade, serait intéressante, mais les opportunités sont rares.

Ce serait forcément un rôle d’entraîneur, ou un rôle de sélectionneur ou de directeur sportif vous intéresserait-il ?

Pourquoi pas, mais pour l’instant, je me concentre sur un rôle d’entraîneur. J’ai eu des contacts avec une sélection, on verra. Mais ce que je souhaite avant tout, c’est faire un choix personnel qui me motive.

Nos remerciements à Vincent Hognon pour sa disponibilité.