« J’ai pleuré une partie de moi » : comment l’endométriose a bouleversé le quotidien de Célia, Tarbaisienne de 27 ans
Dans son livre « Mon combat, c’est d’être une femme », Célia Cadéac raconte son quotidien marqué par l’endométriose. Entre méfiance envers les médecins, souffrance et incompréhension, ce Tarbais de 27 ans donne aussi la parole aux autres patients, pour lever les tabous.
« Il y a autant de cas d’endométriose que de femmes touchées. Tout le monde est affecté différemment. C’est pourquoi cette maladie est très compliquée. Une maladie sournoise qui touche les femmes dans leur quotidien. L’endométriose, ce « cancer blanc », sort peu à peu de la discrétion dans laquelle elle se propageait. C’est pour témoigner et informer que Célia Cadéac, cette Tarbaise de 27 ans, s’est livrée, pour évoquer ce combat. «Dès mes premières règles, j’ai souffert d’inconforts», raconte-t-elle. Le début d’un calvaire et d’un malentendu.
« Votre estomac est un champ de bataille »
De la fin de l’adolescence à aujourd’hui, Célia va essayer 14 pilules différentes, 5 injections artificielles de ménopause et subira trois opérations de l’utérus, pour retirer les cellules atteintes. « La douleur s’intensifiait toujours. Je crachais du sang quand j’avais mes règles. C’est un gynécologue de remplacement qui posera en premier le diagnostic d’endométriose. Sans que cela soit suivi par ses collègues. « J’étais plié en deux, mais rien n’apparaissait à l’IRM… Sauf que ces lésions n’apparaissent pas toujours, selon leur taille ou leur position. J’ai fini par voir un spécialiste à Toulouse. J’avais tellement mal… Après m’avoir opéré, elle m’a dit : « Ton ventre est un champ de bataille… » L’endométriose agit comme une toile d’araignée. Cela part de l’utérus et se propage ensuite dans ma tête. , je me suis dit : « Alors je ne suis pas folle… » Après avoir été discutée par les médecins, j’ai eu du mal à me convaincre qu’on doutait que notre douleur ne mente pas.
D’autant que pour Célia, le mal s’immisce. Malgré l’opération qui ne lui offre qu’un répit de quelques mois. « Je ne me fais pas massacrer pour m’amuser. C’est tout ce que j’ai. En 2024, il n’y a pas de solution. Ça avance, mais lentement. » Aujourd’hui, la jeune femme est touchée jusqu’à la jambe gauche, avec une hypertrophie du muscle fessier. « Je ne peux plus courir, j’ai du mal à marcher. Cela me donne des chocs dans la jambe. Mais la douleur ne rentre pas dans la balance. Alors que la morphine ne suffit plus à calmer la douleur. » La référence à cette reconnaissance est très difficile à établir auprès de la MDPH. Au point qu’elle doit elle-même financer son changement de voiture, obligée de passer en automatique puisqu’elle ne peut plus embrayer. « J’ai été déclarée inapte à mon poste », explique celle qui sort de deux ans de chômage et qui vient de trouver un poste de prothésiste des ongles. J’ai persisté, grâce au soutien de ma famille. J’ai pu partager mon quotidien sur les réseaux. Ce n’est pas le cas de tous… »
« La maladie a pris une partie de moi »
C’est pourquoi Célia a également donné la parole à d’autres femmes. A commencer par son amie Julie, dont l’endométriose n’a réellement commencé qu’après avoir donné naissance à son deuxième enfant. « On s’est retrouvé dans ce combat commun un peu par hasard, glisse l’auteur. « Mon utérus était noir avec des lésions précancéreuses, mais je n’avais aucun symptôme jusque-là », reconnaît Julie, aide-soignante de nuit. « C’est sans doute la césarienne qui a déclenché cela. Mais nous sommes très mal informés. On entend souvent « ce ne sont que les règles ». Mais non, ce n’est pas normal d’avoir des douleurs terribles à chaque fois que l’on va aux toilettes, à chaque fois que l’on fait l’amour, mais cela affecte tout. tous les jours… »
Les deux amies regrettent la discrétion qui entoure encore l’endométriose. « En octobre, on parle beaucoup du cancer du sein. Mais les maladies des femmes ne se limitent pas à cela », reconnaît Julie, touchée de près par le cancer du sein. « Pourquoi ne faisons-nous rien contre l’endométriose? » Et de conclure : « Cette maladie a pris une partie de moi. A 27 ans, je dois faire le deuil de cette insouciance, de cet imprévu qui n’a plus vraiment sa place dans ma vie. Mais je ne veux pas de pitié. Raconter juste cette histoire quotidienne. » … »