"J'ai peut-être eu tort" : Florian Grill répond aux accusations du père de Mehdi Narjissi disparu en mer
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« J’ai peut-être eu tort » : Florian Grill répond aux accusations du père de Mehdi Narjissi disparu en mer

« J’ai peut-être eu tort » : Florian Grill répond aux accusations du père de Mehdi Narjissi disparu en mer

« On veut des réponses, on veut que les gens culpabilisent. » C’est le cri d’une mère qui a perdu son fils de 17 ans. Une douleur exprimée devant la presse, mardi à Agen (Lot-et-Garonne) trois semaines après la disparition en mer de Medhi Narjissi, le 7 août, lors d’un déplacement avec l’équipe de France des moins de 18 ans en Afrique du Sud.

La séance de récupération dans l’eau d’une crique proche du cap de Bonne-Espérance, jugée dangereuse et déconseillée par les autorités locales, a tourné au drame. Le jeune demi de mêlée du Stade Toulousain a été emporté par le courant. Son père Jalil, son épouse Valérie, accompagnés de leur fille Inès, ont fait part de leur chagrin à leur sortie du commissariat d’Agen où ils avaient été interrogés après s’être constitué partie civile.

« On leur a confié notre enfant mineur, on leur a fait confiance », s’insurge la mère. « On a l’impression qu’ils ne servent à rien à la Fédération. Il ne reviendra pas ». Le père, ancien talonneur du SU Agen, pointe les responsabilités. « Ce n’est pas un hasard, c’est marqué partout que cette plage est dangereuse », souligne Jalil Narjissi. C’est le préparateur physique de l’équipe de France qui a pris la décision de les y emmener. C’est incompréhensible. Aucun adulte n’a réagi quand on l’a emmené ».

« Nous aurions aimé le voir avec nous en Afrique du Sud »

Sa colère s’est ensuite tournée vers le président de la FFR Florian Grill. « Je ne lui ai parlé qu’une fois au téléphone, déplore-t-il. On aurait aimé le voir avec nous en Afrique du Sud. Il voyage pour d’autres affaires (comme celle des deux joueurs du XV de France arrêtés en Argentine) mais en mémoire de notre fils, il ne voyage pas, ni à l’aller, ni au retour, ni à l’aller. »

Contacté par La Dépêche, Florian Grill a expliqué sa position. « D’abord, je n’ai rien à dire, si ce n’est respecter cette colère et l’écouter, a-t-il commencé. Je me suis évidemment tout de suite posé la question d’aller en Afrique du Sud. J’ai alors peut-être mal interprété ses besoins, ses envies : il a refusé mes appels vidéo, certains de mes appels. J’ai imaginé que ma présence était inopportune, qu’il ne voulait pas me voir puisque c’était moi aussi qui lui avais annoncé le drame. Je me suis peut-être trompé. Depuis, je n’ai cessé d’écrire à Jalil, lui disant que j’étais à sa disposition quand il le voulait, comme il le voulait : en vidéo, au téléphone ou en personne. Qu’on pouvait se voir. »

« Je comprends qu’il poursuive la FFR »

Le président de la FFR a poursuivi : « La prochaine étape maintenant, c’est la promesse que je lui ai faite, toute la lumière sera faite sur cette affaire. Tout sera fait, il a ma parole. Absolument tout, je le promets, par respect pour son fils mais aussi pour tous ceux qui sont encore là et qui sont très affectés. L’enquête interne devra définir les responsabilités, qu’elles soient collectives ou individuelles. Sans attendre le résultat de cette enquête, on peut d’ores et déjà dire qu’il est incompréhensible et inacceptable que des enfants soient mis à l’eau à cet endroit. Point final. Et je comprends qu’il attaque la FFR en justice. Je suis père de famille, j’aurais sûrement fait pareil à sa place. »

« Ma responsabilité est de respecter sa colère, a-t-il poursuivi. Avec mon équipe, nous avons préféré envoyer Jean-Marc Béderède (le DTN adjoint) sur place, pour prendre en charge l’enquête interne mais aussi toute la coordination sur place. J’ai assumé ce rôle depuis la France. Nous avons organisé le déplacement en urgence de Jalil et de ses proches sur place, nous avons immédiatement mis en place une cellule psychologique et beaucoup échangé avec la Fédération sud-africaine qui a aussi agi pour nous et en notre nom, sur place. En France, nous avons aussi dû échanger avec les autres joueurs qui sont rapidement revenus. Là aussi, nous avons mis en place des cellules de soutien psychologique, des numéros d’urgence. J’ai été plus utile en France, c’était mon humble idée, d’agir immédiatement, plutôt que de passer deux vols de 12 heures. »

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