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« J’ai l’instinct d’une lionne, il ne faut pas toucher à un poil de ma tribu »

À l’entendre, Faustine Bollaert aurait aimé avoir une bande d’enfants. « Pourquoi pas dix-huit ? » » plaisante-t-elle. Au final, elle n’en a que deux, Abbie, 11 ans, et Peter, 9 ans. Mais lorsqu’elle est chez elle, à Saint-Cast-le-Guildo, elle accueille tout le monde dans le quartier. La maison se transforme alors en une grande salle de jeux : courses à l’étage, console au sous-sol, cabanes de jeux dans les placards de la cuisine. «J’adore quand ils font du bruit. Je ne rêvais que de ça, avoir une maison où les enfants se sentiraient bien, où il y aurait plein d’amis, où on entrerait sans frapper. »

D’habitude, elle passe les fêtes de fin d’année sous les palmiers. Les vacances au soleil attendront février : elle rejoindra son frère aîné, Charles, à Miami, où il est basé depuis longtemps. « De toute façon, Abbie et Peter n’aiment rien de plus que d’être ici. Ils y sont plus libres que partout ailleurs. Là, j’arrive à les laisser marcher seuls sans angoisse. » Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde, alors Faustine a trouvé les clés du bonheur dans son havre breton : le rire, l’air pur, le ciel bleu – parfois – et les galettes saucisses, tradition culinaire de la région. Celles-ci ont le bon goût de doux souvenirs. Quand, enfant, elle accompagnait son grand-père maternel au marché.

Stéphane Bollaert, son grand-père maternel, a été le premier homme de sa vie. Faustine l’idolâtra tellement qu’elle prit son nom de famille

Stéphane Bollaert a été le premier homme de sa vie. Celui qu’elle idolâtrait plus que quiconque, au point de prendre son nom de famille. Au « Faraggi » de son père, elle a d’abord ajouté « Bollaert » sur sa carte d’identité, avant de ne garder celle-ci que pour faire de la télévision. Entre autres hommages à cet ancêtre décédé en 1997, qui avait installé toute la famille à Saint-Cast-le-Guildo, elle y a acheté une maison. Et pas n’importe laquelle, celle qui la faisait rêver lorsqu’elle était enfant, face à la mer, avec sa tourelle en pierre grise.

La plupart de ses cousins ​​ont aussi un pied-à-terre au village. L’été, ils se retrouvent le matin pour un café et le soir pour un apéritif. Un regroupement familial permanent qui « peut impressionner les patchs ». Son mari, l’écrivain Maxime Chattam, le confirme : la première fois qu’il est venu à Saint-Cast, il s’est étonné de devoir s’arrêter tous les 10 mètres pour saluer tel ou tel membre du clan.


Faustine Bollaert avec son fils Peter, 9 ans, toujours les bienvenus pour un câlin.

Paris Match / © Ilan Deutsch

« Je pense que la gentillesse est finalement une force, car elle peut être désarmante. »

Son entourage est unanime : Faustine Bollaert est une amie attentive sur laquelle on peut toujours compter. En Bretagne, elle retrouve ses fidèles amis rencontrés dans les années 80. A l’époque où ils faisaient des châteaux de sable au club de plage, comme leurs enfants aujourd’hui. Dans le monde des médias, ses amis se comptent sur les doigts d’une main. Elle cite Julien Arnaud et Nikos Aliagas parmi les plus proches. L’environnement a la réputation d’être un panier de crabes : alors comment elle, l’éternelle gentille, fait-elle pour y survivre ? « Je pense que la gentillesse est finalement une force, car elle peut être désarmante. Je dis toujours à mes enfants de s’intéresser véritablement aux gens et qu’ils recevront de la gentillesse en retour. »

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Elle n’était encore qu’une petite fille et elle se sentait déjà comme une mère. Peut-être parce que ses parents ont divorcé alors qu’elle n’avait que 5 ans. Lorsque Charles, son frère, alors lycéen, tombe gravement malade suite à une erreur d’anesthésie, elle s’occupe de lui jusqu’à sa guérison. « Aujourd’hui encore, je suis ultraprotectrice avec lui. Il me dit souvent que je suis plus sa grande sœur que sa petite sœur. En fait, j’ai un instinct de lionne. Il ne faut pas toucher à un cheveu de ma tribu. » Une fibre maternelle devenue aussi indissociable de sa personne que son sourire.


Faustine Bollaert fait une pause lecture avec Phoebe, son Cavalier King Charles. La chienne de 4 ans doit son nom au personnage de « Friends », dont sa propriétaire est une fan absolue.

Paris Match / © Ilan Deutsch

Dans la rue, les gens l’arrêtent pour l’embrasser et lui parlent souvent. « Je me sens utile, mais j’ai parfois l’impression d’être investi d’une mission qui me dépasse »

Elue personnalité télé préférée des Français pour la deuxième année consécutive, selon un sondage de « TV Magazine », elle assure ne pas être « à l’aise avec la notion de classement », mais reçoit ce titre comme une « marque d’affection de la publique. » « Quand on fait mon métier, il faut être aimé du plus grand nombre », avoue-t-elle certainement pour combler une adolescence mal vécue dans une école bourgeoise du 16e arrondissement de Paris qui ne lui ressemblait pas. sa propre peau, elle s’imaginait dans celle de quelqu’un d’autre : « Quand j’allumais la télé pour regarder Anne Sinclair, j’avais l’impression qu’elle ne parlait qu’à moi, qu’elle faisait vraiment partie de la famille » En tant qu’étudiante, elle a rencontré Jean-Luc Delarue, animatrice et productrice de « ça se discute », et lui a dit catégoriquement qu’elle présenterait également une émission de témoignages. « Il a dû me pincer la joue et dire ‘celle-là est mignonne’, mais je savais ce que je voulais faire. »

Faustine ne se définit pas comme une carriériste mais comme une passionnée. Télé par voie intraveineuse, elle n’a jamais été découragée par les huis clos, les mauvaises audiences, les programmes avortés. En vingt ans sur le petit écran, elle a presque tout présenté, de la télé-réalité sur la TNT aux magazines grand public sur Canal 6. En 2017, France 2 lui propose enfin l’émission qu’elle attendait, « Ça commence aujourd’hui ». Un succès qui ne s’est jamais démenti depuis. Du lundi au vendredi, pendant deux heures en début d’après-midi, elle recueille les récits de vie d’anonymes, souvent bouleversants mais toujours pleins d’espoir. « Je suis un porteur de lumière. Je ne suis pas là pour le garder sur moi, mais pour le diriger vers les autres. Ce spectacle est un lieu d’écoute respectueuse et de bienveillance. »


Depuis la terrasse du jardin de Faustine Bollaert, une vue sur Saint-Cast-le Guildo dont cette figure de proue de la télé ne se lasse pas.

Paris Match / © Ilan Deutsch

Elle a dit non à Emmanuel Macron mais aimerait interviewer Gisèle Pelicot

Son rôle de confidente ne cesse pas lorsque les caméras se déclenchent. Dans la rue, les gens l’arrêtent pour l’embrasser et lui parlent souvent. Récemment, dans un restaurant, elle a dû sécher les larmes d’une mère en plein deuil périnatal qui n’avait besoin que de quelques secondes pour s’exprimer. « J’ai l’impression d’être utile. C’est une chance d’avoir un travail valorisant. Même si j’ai parfois l’impression d’être investi d’une mission qui me dépasse. Les gens attendent de moi une solution que je ne peux pas forcément leur apporter. Je n’ai pas toujours autant de temps à leur consacrer que je le souhaiterais. Quand je suis à la boulangerie, avec Maxime et les enfants qui m’attendent dans la voiture, et que quelqu’un m’appelle pour me raconter une histoire de maladie ou autre, je n’ai pas la même disponibilité que sur mon plateau. J’ai toujours peur de décevoir. » Même Emmanuel Macron a demandé à s’allonger sur le canapé du meilleur psychologue du Paf, pour justifier sa décision de dissoudre l’Assemblée en juin dernier. Mais Faustine décline poliment sa proposition : « Je sais où est ma place et je veux y rester », explique-t-elle. En revanche, j’adorerais pouvoir interviewer Gisèle Pelicot. »

Une de ses résolutions pour 2025 ? Prenez du recul sur cette vie professionnelle qui a pu empiéter sur votre vie personnelle. « Pour la première fois, je comprends que je me laisse prendre en otage par ma passion. Mais je me suis battu pour y arriver, j’aime ce que je fais, et mes spectacles sont tellement complémentaires qu’il serait difficile d’en abandonner un. » En début d’année, elle a donc pris la décision de se rapprocher de Paris, même si elle habite près de Chantilly, dans l’Oise, et perd chaque jour de précieuses heures à voyager. « Cela me permettra d’avoir un nouveau rythme, de trouver du temps pour mes enfants, même s’ils ne m’ont jamais reproché de ne pas être assez présent. Ils voient que mon travail n’est pas une contrainte mais une source d’épanouissement. » Peter lui a même dit qu’il voulait aussi devenir animateur. Il passe ses journées à être filmé par sa sœur Abbie, qui aspire à devenir réalisatrice. Faustine s’y retrouve, elle qui, enfant, interviewait son frère avec un tube de colle en guise de micro.


Chaque vendredi, Faustine Bollaert vient s’approvisionner en galettes saucisses de Nathalie, au marché de Saint-Cast-le-Guildo.

Paris Match / © Ilan Deutsch

« Quand j’ai eu 40 ans, il y a eu un changement difficile à surmonter, mais maintenant je m’en sors très bien. Je suis en paix avec les signes de l’âge qui, je crois, racontent notre histoire. »

La notoriété n’a pas réussi à effacer tous ses complexes. «J’essaie toujours de me réconcilier avec mon corps. Je surveille constamment les kilos en trop et ce que je mange. J’espère qu’un jour ce ne sera plus un sujet, mais ce n’est pas facile quand on est une femme d’images. » En revanche, le temps qui passe ne le met pas à l’épreuve. « Quand j’ai eu 40 ans, il y a eu un changement difficile à surmonter, mais maintenant je m’en sors très bien. Je suis en paix avec les signes de l’âge qui, je crois, racontent notre histoire. » Pourtant, une collègue lui assure qu’il est difficile de se voir vieillir de près. Faustine Bollaert ne sait pas combien d’années encore elle passera à la télévision. «Je vais certainement en avoir marre. Ou au contraire, les téléspectateurs auront peut-être envie de vieillir avec moi. »

Peu importe ce que l’avenir lui réserve, elle sait que, dans le calme plat comme dans les tempêtes, elle trouvera toujours son port d’attache ici, à Saint-Cast-le-Guildo. Son souhait le plus cher ? Que ses enfants soient aussi attachés à cet endroit qu’elle. Cela semble être sur la bonne voie : l’été prochain, Abbie et Peter n’imaginent pas passer leurs vacances ailleurs.


Faustine Bollaert : « Je savoure chaque jour la chance que j’ai d’exercer le métier dont je rêvais quand j’avais 12 ans. » 2 janvier.

Paris Match / © Ilan Deutsch

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.

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