Le fils de Jean-Marie Tjibaou, figure emblématique de l’indépendance kanak en Nouvelle-Calédonie, s’interroge sur la « stratégie bizarre » de l’État français.
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« Aujourd’hui, l’État discute le couteau sous la gorge »regrette samedi 18 mai sur franceinfo Emmanuel Tjibaou, fils de Jean-Marie Tjibaou, figure emblématique de l’indépendance kanak en Nouvelle-Calédonie, l’un des signataires des accords de Matignon, assassiné en 1989.
Depuis plusieurs jours, l’archipel est en proie à des émeutes qui ont fait six morts et de nombreux blessés. Emmanuel Tjibaou ne souhaite pas transmettre « message » particulier, mais veut « appeler à la raison, au calme ». Il est envahi par « un sentiment de tristesse et de colère ». Le fils de Jean-Marie Tjibaou s’interroge sur le « stratégie bizarre » de l’État français. « J’ai l’impression que l’Etat avance en force, il attise le feu et joue au pompier derrière »note-t-il.
L’adoption par l’Assemblée nationale du projet de révision constitutionnelle qui prévoit l’élargissement du corps électoral aux élections provinciales a mis le feu aux poudres. Les indépendantistes voient dans cette réforme un moyen de réduire l’influence du peuple kanak autonome : « Aujourd’hui, l’Etat discute (en mettant) un couteau sous la gorge en disant : « Si vous ne discutez pas, je décongelerai l’électorat ». Il est inévitable que cette violence institutionnelle se traduise en violence sur le terrain. »il explique.
Le Congrès est censé se réunir fin juin pour valider cette révision constitutionnelle avant les prochaines élections provinciales de fin d’année : « L’État est responsable. Il détient toutes les cartes »assure Emmanuel Tjibaou. « Nous disons qu’il faut dégeler le corps électoral alors que « cela » a été fixé dans l’accord de Nouméa. Nous ne pouvons pas dire aux gens de discuter, puis de l’autre côté, faire passer le texte avec force. »dénonce Emmanuel Tjibaou.