« J’ai l’impression d’être le coupable »
Ce mercredi 18 septembre, Gisèle Pelicot a de nouveau pris la parole. La victime des viols de Mazan a particulièrement fustigé certaines déclarations comme celle d’un avocat qui avait assuré qu' »il y a viol et viol ».
Gisèle Pelicot arrive, déterminée, au bar. Pour la première fois, elle élève la voix. « Je voulais dire que je suis une femme modeste. L’échangisme et les trios ne font pas partie de ma culture. Depuis que je suis arrivée dans cette salle d’audience, je me sens humiliée. Je serais complice de Monsieur Pelicot « Je serais alcoolique ? Exhibitionniste ? Il faut une certaine patience pour supporter ce que j’entends ici. En tant que femme, l’humiliation a été totale. C’est tellement dégradant et humiliant, c’est très éprouvant. »dit-elle avec confiance.
La septuagénaire, droguée et violée à son insu par 51 hommes, dont son mari Dominique Pelicot, s’est également dite profondément choquée par toutes les questions concernant l’horodatage des vidéos filmées par son ex-mari. « Le viol est-il une question de temps ? Trois minutes, ce n’est pas un viol, mais une heure, c’est un viol ? Je suis profondément choquée. Si, aujourd’hui, ces hommes avaient leurs filles devant eux, aurions-nous le même débat sur l’horodatage des vidéos ? Aujourd’hui, j’ai l’impression que le coupable, c’est moi, et que les 50 victimes sont celles qui sont derrière moi. On me traite parfois d’alcoolique, parfois d’exhibitionniste parce que j’ai eu le malheur de sortir de la douche et de rentrer dans ma chambre sans serviette… Je me demande : à partir de quel moment un homme décide-t-il pour sa femme ? Quel genre d’hommes sont-ils, sont-ils des dégénérés ? Soudain, Gisèle Pelicot élève la voix et s’emporte.