«J’ai honte de toi», cet affrontement entre un joueur et le président de la Fédération qui a bouleversé le tournoi des Bleus
Sortie in extremis et sans convaincre de la phase de poules, l’équipe de France de basket a montré un tout autre visage lors de la phase finale des Jeux Olympiques 2024, allant jusqu’à la finale olympique, perdue sans démériter face aux Américaines. Une transformation soudaine survenue suite à un clash avec le président de la Fédération française.
Ils sont passés par toutes les émotions. Les joueurs de l’équipe de France de basket ont d’abord débuté leur tournoi olympique par des matchs poussifs puis se sont montrés impressionnants pour poursuivre leur chemin jusqu’en finale. Une finale inattendue après les phases de poules, dont ils sont sortis sans convaincre grâce, notamment, à un tir salvateur de Matthew Strazel leur permettant d’arracher la prolongation lors de la victoire – décisive – contre le Japon. Et, surtout, après la lourde défaite contre l’Allemagne (71-85) lors de leur dernier match de poule.
Une défaite qui a pourtant certainement changé le destin des Bleus dans cette Olympiade, comme le révèle notre consultant Stephen Brun dans l’Intégrale Paris 2024 : « Il s’est passé des choses dans ce tournoi qui ressortiront sûrement plus tard. Il y a eu un déclic, je vais faire court sans rentrer dans les détails. Après le match contre l’Allemagne, Evan Fournier avait fait cette déclaration (il avait pointé du doigt la stratégie choisie depuis le début de la compétition). Le lendemain, le président de la Fédération française de basket a décidé d’aller à la rencontre des joueurs, de tenir une réunion, n’étant pas content car il a encore vu son équipe se faire siffler à la mi-temps contre l’Allemagne. »
Une finale au goût de victoire
Et c’est là que tout a changé pour les joueurs de Vincent Collet. « Il (le président de la FFBB) est arrivé avec des mots assez durs, du genre « j’avais honte ». Et puis, il y a eu un garçon – je ne dirai pas son nom – qui lui a répondu « ah oui, t’avais honte ? J’ai honte de toi, de t’avoir comme président ». Et c’est là qu’il y a eu un déclic, c’est que ce garçon s’est levé, a quitté la salle, et les onze autres joueurs se sont levés et ont quitté la salle avec lui », raconte Stephen Brun.
« Un déclic », selon l’ancien basketteur français, après lequel les joueurs ont été complètement transformés. Ils ont d’abord livré une performance magistrale pour sortir les Canadiens (82-73), médaillés de bronze aux derniers Championnats du monde et qui avaient battu les Bleus en match de préparation juste avant les JO. Puis ils ont réussi l’exploit d’éliminer leurs bourreaux allemands, champions du monde en titre, en demi-finale (73-69).
« Être en finale face aux Américains et jouer le jeu qu’on a fait, on est très content », assure Stephen Brun. C’était en effet loin d’être gagné : alors qu’on avait imaginé un temps que cette équipe française emmenée par Victor Wembanyama et Rudy Gobert irait très haut, ses matches de préparation inachevés avaient laissé planer l’inquiétude. Finalement, les Bleus ont fini par buter sur l’ogre américain en finale de « leurs » Jeux, sans démériter malgré des occasions manquées (87-98). Et ont décroché une médaille d’argent au goût de victoire.