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« J’ai du mal à comprendre qu’on puisse faire de tels discours », s’étonne François Molins

L’ancien procureur de Paris a réagi mercredi aux propos du nouveau ministre de l’Intérieur, qui a déclaré que l’Etat de droit n’était « ni intangible, ni sacré ».

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François Molins, ancien procureur de la République de Paris, lors d'une conférence, à Nancy, en Meurthe-et-Moselle, le 30 mai 2024. (ALEXANDRE MARCHI/MAXPPP)

« J’ai du mal à comprendre comment on peut tenir de tels discours »a réagi mardi 1er octobre François Molins, l’ancien procureur de Paris, procureur général honoraire près la Cour de cassation, après les propos tenus par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier a déclaré que l’État de droit n’était pas « ni intangible, ni sacré ». François Molins s’est exprimé au micro de France Bleu Loire Océan, depuis La Roche-sur-Yon, en Vendée, où il donne un cours sur le terrorisme aux étudiants de Master 1 de l’ICES, l’institut catholique de Vendée.

« L’État de droit est consubstantiel à la démocratie car il est un instrument de limitation des pouvoirs de l’État pour assurer l’exercice des libertés. Bien sûr ces déclarations sont inquiétantes ! »dit François Molins.

Le procureur honoraire près la Cour de cassation précise encore : « Il ne peut y avoir de démocratie qui ne repose pas sur l’État de droit. C’est souvent ce que disait Laurent Fabius (président du Conseil constitutionnel), il ne faut pas confondre l’État de droit, qui est fait pour changer et s’adapter à la société, avec l’État de droit, ce qui est quelque chose de sacré. »

François Molins ajoute : « Aujourd’hui, l’État de droit repose aussi sur un système de valeurs auquel la France a adhéré, qui est la Convention européenne des droits de l’homme. Il sert à garantir les droits et à protéger les libertés fondamentales des citoyens. C’est un des grands textes qui ont fondé notre société et sur lequel nous ne pouvons revenir que si nous transformons complètement le régime dans lequel nous vivons et nous ne serions plus en démocratie.

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