« J’ai adoré jouer avec lui », Johnny Rep rend hommage à Johan Neeskens, son ancien coéquipier à l’Ajax Amsterdam et avec les Pays-Bas

Après Johan Cruyff (décédé en 2016), Johnny Rep voit un autre des Flying Dutchmen des années soixante-dix le quitter. L’ancien ailier droit des Pays-Bas (42 sélections et 12 buts, de 1973 à 1981) ne cache pas son émotion, même si sa santé est devenue fragile.

« Comment réagissez-vous à la mort de Johan Neeskens ?
J’ai lu le journal aujourd’hui, depuis mon lit d’hôpital en Espagne. De nombreux joueurs de mon époque sont décédés récemment : Georges Bereta, les Allemands Franz Beckenbauer et Gerd Müller, Salif Keita, avec qui j’ai joué un an à Valence en Espagne (1975-1976)… Et maintenant, c’est au tour de Johan. . (Il fait une pause). Je ne vais pas bien. Cela me fait mal au cœur. Je souffre déjà de problèmes cardiaques qui expliquent mon hospitalisation depuis plusieurs jours.

Étiez-vous proche de lui ?
Disons simplement que nous nous connaissons depuis que nous sommes enfants. Il était plus proche de Johan Cruyff. Comme nous étions séparés à peine plus d’un mois, nous avons commencé à nous affronter en équipes de jeunes, avant de nous retrouver ensemble à l’Ajax Amsterdam (1971-1974), puis en sélection des Pays-Bas. J’ai beaucoup joué avec lui, de 17 à 23 ans. C’est à cette époque que nous avons remporté plusieurs Coupes d’Europe des Clubs Champions.

Ensuite, nous avons rejoué l’un contre l’autre, en Espagne. Lui, à Barcelone, où il est allé rencontrer Johan Cruyff, et moi, à Valence (1975-1977), avec l’Argentin Mario Kempes, contre qui on a disputé une deuxième finale de Coupe du monde, en 1978. Johan avait d’ailleurs ouvert le bal. score d’entrée sur penalty, lors de la première (1-2, contre l’Allemagne de l’Ouest). Mais comme contre l’Argentine, nous avons ensuite encore perdu la finale (1-3 ap). Contre deux pays organisateurs… Et ce n’est pas parce que Cruyff n’était plus parmi nous, en Argentine. Ils nous ont volé nos deux Coupes du monde !

Que retiendrez-vous de Neeskens ?
Celui d’un grand joueur, capable de défendre et d’attaquer à la fois. J’adorais jouer avec lui, parce que c’était une personne intelligente. Il a très bien ressenti le jeu et il a joué pour l’équipe. »