Divertissement

Jacques Audiard revient sur les attaques transphobes contre la star de son film

(FILES) L'actrice espagnole Karla Sofia Gascon pose sur scène après avoir reçu le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans le film
VALÉRY HACHE / AFP (FILES) L’actrice espagnole Karla Sofia Gascon pose sur scène après avoir reçu le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans le film « Emilia Perez » lors de la cérémonie de clôture du 77e Festival de Cannes à Cannes, le 25 mai 2024.

VALÉRY HACHE / AFP

(FILES) L’actrice espagnole Karla Sofia Gascon pose sur scène après avoir reçu le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans le film « Emilia Perez » lors de la cérémonie de clôture du 77e Festival de Cannes à Cannes, le 25 mai 2024.

TRANSPHOBIE –  » J’ai trouvé cette réaction extrêmement méchante. De plus, Marion Maréchal n’avait même pas vu le film.  » Dans une interview accordée à Téléramale réalisateur Jacques Audiard répond aux insultes transphobes proférées – notamment – ​​par la tête de liste européenne Reconquête ! à l’encontre de l’actrice principale de son film, Émilia Pérezqui sort en salles ce mercredi 21 août, après avoir reçu le Prix du Jury à Cannes.

Karla Sofia Gascón, actrice espagnole de 52 ans, a reçu en mai, avec les Américaines Selena Gomez et Zoe Saldana et la Mexicaine Adriana Paz, le prix ex-aequo de la meilleure interprétation féminine au 77e Festival de Cannes pour son rôle dans cette comédie musicale, qui raconte l’histoire du repentir d’un baron de la drogue mexicain qui change de vie et subit une transition de genre.

En réponse, Marion Maréchal a commenté X : «  C’est donc un homme qui reçoit le prix de la meilleure actrice à Cannes. Le progrès pour la gauche, c’est l’effacement des femmes et des mères. Des propos transphobes ensuite répétés dans Télématin et sur France Inter, qui ont fait l’objet d’une plainte pour outrage sexiste de la part de l’artiste et d’une autre pour «  insulte transphobe « , déposée par six associations de défense des droits LGBT+.

« Complètement à côté de la plaque »

 » Je déteste cette culture de l’opinion, où les gens s’expriment sans savoir », Jacques Audiard commente dans Télérama à l’occasion de la sortie du film. « C’est vieux, désuet et totalement hors sujet. Je sais ce que je dois à Karla. Elle a été mon éducatrice. Quand je la vois, avec sa femme et sa petite fille, je me rends compte de mon ignorance. Elle a changé mon regard et mes représentations  » souligne-t-il.

Le réalisateur s’inquiète de la percée de l’extrême droite aux dernières élections européennes et législatives en France. Et de ses potentielles conséquences sur la culture. Il y a deux ans, Emilia Pérez a reçu des fonds de la région Île-de-France. Avec le RN au pouvoir, il n’aurait jamais eu cet argent. Et je n’ose même pas imaginer ce que deviendrait le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée)… Alors oui, cette montée en puissance laisse présager d’un avenir compliqué « , souligne-t-il.

Il voit néanmoins dans cette percée une « défi intéressant « .  » Tout cela va peut-être rendre le cinéma plus intéressant d’une certaine manière ou, en tout cas, nous obliger, nous les cinéastes, à inventer d’autres formes. Je veux continuer à faire des films. Et si je peux déclencher des petites urticaires chez des gens comme Marion Maréchal, ce n’est pas mal. « , conclut-il.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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