IVG. L’Italie recule quand le Brésil avance

Roberto Menia, sénateur des Frères d’Italie, le parti au pouvoir, a présenté un projet de loi qui entend reconnaître aux embryons et fœtus « la capacité juridique de tout être humain ». Jusqu’alors, l’article 1er du Code civil stipulait que « la capacité juridique s’acquiert à la naissance. Les droits que la loi reconnaît à l’embryon sont subordonnés à l’événement de la naissance ». Un changement législatif mettrait en danger le droit des femmes à contrôler leur corps. Cela ouvre la voie à des batailles juridiques, où certains pourraient tenter d’assimiler une interruption volontaire de grossesse à un « homicide involontaire ».
Il s’agit, depuis les élections législatives du 25 septembre, du quatrième projet de loi inspiré de l’idéologie « pro-vie », émanant d’un parlementaire issu de la majorité d’extrême droite au pouvoir. Massimiliano Romeo, le chef du groupe de la Ligue au Sénat, a présenté une loi faisant de l’embryon un « élément à toutes fins utiles du noyau familial », tandis que le berlusconien Maurizio Gasparri a également proposé d’accorder la « capacité juridique dès le moment de la conception ». , Giorgia Meloni, cheffe de l’exécutif, s’était engagée à ne pas remettre en cause les droits des femmes reconnus dans la loi 194 qui légalisait l’avortement et laisse habilement ses sbires mener la bataille culturelle.
Heureusement, sur le front du droit à l’avortement, il n’y a pas que des reculs. Le 17 janvier, le tout nouveau gouvernement du président de gauche Lula da Silva a annoncé le retrait du Brésil du Consensus de Genève, une coalition d’États hostiles à l’avortement. Alors que l’avortement est quasiment interdit au Brésil – il n’est autorisé qu’en cas de viol, de danger pour la santé de la mère ou de déformation du fœtus – Lula avait estimé en 2021 que l’avortement était un « droit » pour les femmes.
Grb2