Italie : six ans de prison requis contre Salvini pour avoir refusé de laisser débarquer des migrants
Six ans de prison ont été requis contre Matteo Salvini. Le vice-Premier ministre italien d’extrême droite fait actuellement partie de la coalition de la Première ministre Giorgia Meloni. Il est jugé pour privation de liberté et abus de pouvoir pour avoir retenu 147 migrants en mer pendant des semaines sur un navire géré par l’ONG espagnole Open Arms. C’était en août 2019. Il était alors ministre de l’Intérieur et avait refusé de laisser débarquer ces migrants dans un port italien.
« Je le referais »
« Je le referais si c’était à refaire : défendre les frontières contre les migrants illégaux n’est pas un crime », a-t-il ajouté. Matteo Salvini, qui n’était pas présent à l’audience, avait déjà écrit sur Facebook. Un peu plus tard, il a réagi aux réquisitions sur X : « Il est incroyable qu’un ministre de la République risque six ans de prison pour avoir fait son travail de défense des frontières de la nation, comme l’exige le mandat qu’il a reçu de ses concitoyens. »
« Les droits de l’homme doivent prévaloir »
Le procureur Geri Ferrara du tribunal de Palerme (Sicile) a déclaré : « qu’un principe clé n’est pas discutable : entre les droits de l’homme et la protection de la souveraineté des États, les droits de l’homme doivent prévaloir dans notre système heureusement démocratique ».
Le navire est resté bloqué en mer pendant près de trois semaines avant que les migrants ne soient finalement autorisés par les tribunaux à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa. Les membres d’Open Arms ont rapporté à l’époque que l’état physique et mental des migrants était extrêmement mauvais et qu’une épidémie de gale avait éclaté sur le bateau. Matteo Salvini, chef du parti anti-immigration Ligue, a déclaré que « La situation n’était pas dangereuse. »
À l’époque, d’autres pays de l’Union européenne s’étaient dits prêts à accueillir les hommes et les femmes à bord du navire.
Décision en octobre
Le verdict du procès, qui a débuté en octobre 2021, devrait être rendu le mois prochain, selon l’avocat d’Open Arms, Arturo Salerni, cité par leAFP. Une grande partie du procès s’est concentrée sur la question de savoir si la responsabilité de l’affaire incombe au gouvernement de Giuseppe Conte, auquel appartenait alors Matteo Salvini, ou à Matteo Salvini seul. Ce dernier a déjà été poursuivi pour un chef d’accusation similaire, mais les accusations ont été rejetées par un tribunal de Catane en 2021, rapporte leAFP.
Déjà, en France, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, a apporté son soutien à Matteo Salvini, jugeant qu’il souffre « un véritable harcèlement judiciaire visant à le faire taire ».