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Italie: l’inquiétude grandit face aux réformes constitutionnelles de Meloni

Les réformes constitutionnelles lancées par Giorgia Meloni, la présidente d’extrême droite du Conseil italien, suscitent les plus grandes inquiétudes de l’autre côté des Alpes. Le long processus engagé vient de franchir plusieurs étapes importantes vers la ratification, qui pourraient transformer radicalement le visage du pays.

L’élection du Président du Conseil au suffrage universel pour cinq ans, considérée par Meloni comme la « mère de toutes les réformes », a été adopté par le Sénat en première lecture mardi soir. Cela concentrerait des pouvoirs considérables sur le chef de l’Etat élu, au détriment du Parlement. Dans le même temps, la mise en place d’une autonomie dite différenciée renforcerait considérablement la concurrence au détriment de la solidarité interrégionale. Quand un troisième projet de transformation, moins avancé, vise l’indépendance de la justice.

« Le danger est considérable »ont réagi les leaders de l’opposition, qui ont décidé de manifester ensemble ce mardi 18 juin. « Nous ne permettrons pas à ce droit de renverser la Constitution ! » » a lancé Elly Schlein, leader du Parti démocrate (centre gauche), qui a défilé aux côtés de Giuseppe Conte, patron du Mouvement 5 étoiles, et d’Angelo Bonelli, de l’Alliance « Verts et gauche ».

Un projet autoritaire soutenu par les droits

Chacun des trois partis au pouvoir, les Frères d’Italie, le parti dit post-fasciste de Meloni, la Ligue d’ultra-droite de Matteo Salvini et Forza Italia, la droite traditionnelle fondée par Silvio Berlusconi, porte comme étendard l’un de ces partis. réformes.

La plus avancée est celle qui donne au chef du gouvernement une légitimité électorale, donc des pouvoirs accrus pour écraser le pouvoir législatif. Un peu à la manière d’un monarque républicain à la française, avec son élection au suffrage universel. Pour réussir, cette mesure doit encore être ratifiée deux fois par les deux chambres ou, en cas d’échec, être soumise à un référendum.

Giorgia Meloni, qui porte la marque de ce projet de transformation radicale du processus décisionnel démocratique, s’est réjouie d’avoir fait un premier pas « pour assurer la stabilité de nos institutions ». Elle invoque un « une meilleure gouvernabilité » dans un pays qui se caractérise, il est vrai, par une très grande instabilité du pouvoir exécutif.

L’aspiration à l’autoritarisme imprègne tous les pores de ce projet : il prévoit que 55 % des sièges au Parlement reviendront automatiquement aux partis de la coalition du ministre-président élu.

Vers une fragmentation du pays

Quant à la réforme dite de « l’autonomie différenciée », pilier de la Ligue, elle va, selon une logique très libérale que ne nieraient pas les actuels promoteurs de l’UE, donner des pouvoirs accrus aux régions. Et ce, en matière fiscale, mais aussi en termes de services publics clés comme la santé et l’éducation, les prestations sociales ou encore la protection de l’environnement.

Les partis adverses, unis, dénoncent l’organisation d’une grave fragmentation du pays, de nature à renforcer les divergences déjà si perceptibles au sein de la Botte. «Cette contre-réforme n’est pas seulement dommageable pour le Mezzogiorno, mais cela nuira très gravement à tout le pays. »s’insurge Christian Ferrari, le secrétaire confédéral de la CGIL.

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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