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Israël veut punir l’Espagne pour avoir reconnu l’État palestinien

Israël veut punir l’Espagne pour avoir reconnu l’État palestinien

Il ne s’agit pour l’instant que de joutes verbales entre Madrid et Tel-Aviv. Pour punir l’Espagne d’avoir œuvré en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien puis de l’avoir reconnu aux côtés de l’Irlande et de la Norvège, le gouvernement israélien a menacé Madrid de mesures de représailles.

Considérant que cette reconnaissance représente « un danger pour la sécurité » de son pays, le ministre israélien des Affaires étrangères d’extrême droite, Israel Katz, a indiqué que « tout lien entre le consulat espagnol (qui est situé dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, NDLR) à Jérusalem et des personnes de l’Autorité palestinienne constitue une menace pour la sécurité nationale d’Israël et sera totalement interdite. Nous appliquerons strictement ces directives : en cas de violation, des mesures supplémentaires seront prises, pouvant aller jusqu’à la fermeture du consulat d’Espagne à Jérusalem. »

La loi internationale

Dès ce lundi 3 juin, le consulat espagnol sera «autorisé à fournir des services consulaires uniquement aux résidents de la circonscription consulaire de Jérusalem, et (ne sera pas) pas autorisé à (…) exercer une activité consulaire à l’égard des résidents de l’Autorité palestinienne »a précisé la diplomatie israélienne.

Madrid a immédiatement répondu : « Nous avons envoyé une note verbale au gouvernement israélien dans laquelle nous rejetons toute restriction à l’activité normale du Consulat général d’Espagne à Jérusalem car son statut est garanti par le droit international et par la Convention de Vienne », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Ce statut ne peut donc pas être modifié unilatéralement par Israël (…). Nous avons donc demandé (en Israël) de reconsidérer cette décision. »

L’Irlande et la Norvège n’ont pour l’instant signalé aucune mesure de rétorsion à leur encontre. Les États-Unis se sont opposés à la reconnaissance de l’État palestinien et la France estime que ce n’est pas une priorité. Une ligne de plus en plus difficile à tenir alors qu’Israël poursuit ses bombardements discriminatoires dans la bande de Gaza. Et tandis que les institutions internationales prennent également position pour une plus grande participation des Palestiniens à leur fonctionnement.

Droits des Palestiniens à l’OMS

C’est le cas de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a décidé vendredi 31 mai d’accorder des droits supplémentaires aux Palestiniens, faisant écho à une décision similaire prise au début du mois par l’Assemblée générale des Nations Unies. Réunis pour l’Assemblée mondiale de la santé – l’organe décisionnel de l’OMS – les pays membres ont voté massivement en faveur d’un projet de résolution visant à « aligner la participation palestinienne » à l’OMS avec sa participation à l’ONU. Sur les 177 pays disposant du droit de vote, 101 ont soutenu le texte et cinq s’y sont opposés. Le résultat du vote, à main levée, a été longuement applaudi.

La résolution demande que les Palestiniens, qui ont déjà le statut d’observateur auprès de l’OMS, se voient accorder pratiquement les mêmes droits que s’ils en étaient membres à part entière. Ils auront « le droit de siéger parmi les États membres, (…) le droit de soumettre des propositions et des amendements, (…) (Et) pour être élu au bureau de la plénière et des commissions principales de l’Assemblée de la Santé ».

Sans surprise, les États-Unis ont voté contre. La représentante a estimé que son pays « reste convaincu que des mesures unilatérales telles que cette décision ne donneront aucun résultat » l’objectif, c’est-à-dire la solution à deux États.

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