Israël refuse la création d’un État palestinien et promet d’annexer les colonies en Cisjordanie
Les dirigeants des pays arabes et musulmans ont de leur côté appelé l’État juif à se retirer complètement des territoires arabes occupés depuis 1967 pour parvenir à une paix régionale « globale ».
Vouloir créer un État palestinien n’est pas « Aujourd’hui » un projet « réaliste »a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, tandis que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rappelé son attachement à « souveraineté » Palestinien.
Lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le nouveau chef de la diplomatie israélienne a été interrogé sur la perspective d’une relance des soi-disant accords d’Abraham avec l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et sur la possibilité de normaliser les relations entre Israël et l’Arabie saoudite. Arabie, en échange de la création d’un État palestinien.
« En un mot ? Non »répondit Gédéon Saar. « Un Etat palestinien (…) sera un Etat du Hamas »il a ajouté. « Je ne pense pas que cette position soit réaliste aujourd’hui, et nous devons être réalistes ». Les accords d’Abraham, promus par Donald Trump lors de son premier mandat, ont permis une normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc.
Commémorant les 20 ans de la mort du dirigeant palestinien Yasser Arafat, Mahmoud Abbas prônait au contraire un État palestinien pleinement souverain. « Nous sommes attachés à la paix et nous continuerons à travailler pour y parvenir »a déclaré le président de l’Autorité palestinienne dans un discours rapporté par l’agence nationale Wafa. « La sécurité et la stabilité ne peuvent être obtenues qu’en éliminant l’occupation et en obtenant la souveraineté et l’indépendance sur le territoire de l’État palestinien »dit-il.
« Souveraineté en Judée et Samarie »
Le retour de Donald Trump, c’est aussi « l’opportunité » qu’Israël annexe les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée en 2025, a annoncé le même jour Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême droite. Egalement responsable de la gestion civile en Cisjordanie, et donc des colonies, il a également affirmé, lors d’un discours au Parlement, que le « la création d’un Etat palestinien (…) mettrait en danger l’existence de l’Etat d’Israël ».
« La seule façon d’éliminer cette menace (…) est d’appliquer la souveraineté israélienne sur les colonies de Judée et de Samarie »» a argumenté Bezalel Smotrich, reprenant le nom que les Israéliens donnent à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Hormis Jérusalem-Est annexée, plus de 490 000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l’ONU considère comme illégales au regard du droit international. , au milieu de 3 millions de Palestiniens.
Lui-même colon, Bezalel Smotrich a précisé que 2025 serait « l’année de la souveraineté en Judée et Samarie » et qu’il avait chargé l’administration d’organiser « préparer les infrastructures nécessaires à l’application de la souveraineté » Israélien sur les colonies de Cisjordanie.
« Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’État d’Israël dans cette entreprise »il a ajouté.
« L’unité nationale palestinienne »
En réponse, les dirigeants des pays arabes et musulmans ont réitéré leur appel à l’unité de tous les territoires palestiniens au sein d’un « État palestinien »depuis le sommet des pays arabes et musulmans tenu à Riyad. L’objectif est de « Réaliser l’unité nationale palestinienne et permettre (à l’État palestinien) d’assumer efficacement ses responsabilités dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés, y compris la bande de Gaza, en l’unifiant avec la Cisjordanie, y compris la ville d’Al-Qods »Nom arabe de Jérusalem.
Les dirigeants ont également exigé le retrait total des colons israéliens des territoires arabes occupés depuis 1967, seule condition pour obtenir la paix. « Une paix juste et globale dans la région (…) ne peut être obtenue sans mettre fin à l’occupation israélienne de tous les territoires occupés » basé sur les limites de « 4 juin 1967 » – avant l’occupation par Israël de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et du Golan syrien -, conformément aux résolutions de l’ONU et au plan de paix arabe de 2002 stipulant qu’Israël doit restituer tous les territoires occupés depuis 1967 en échange d’une normalisation avec les pays arabes.
Devant la presse, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a évoqué le processus de paix d’Oslo, entamé dans les années 1990, contre lequel se sont battus l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le mouvement islamiste palestinien. Hamas. Ce processus et le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza en 2005 « non seulement (…) n’ont pas apporté la paix, mais comme nous l’avons vu, ont dégradé notre sécurité »a déclaré le ministre. Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, après le retrait israélien, et « Nous ne voulons pas que cela se produise en Judée-Samarie »il a ajouté. Gideon Saar jugé « important » rappeler que contrairement à l’ONU, Israël ne considère pas « Judée et Samarie » « comme des territoires occupés, mais comme des territoires contestés ».