Israël : quand le chef du Mossad fait pression sur la Cour pénale internationale pour éviter une enquête
Les faits concernaient déjà les territoires palestiniens. Dans une enquête dévoilée ce mardi, le Guardian révèle que l’ancien directeur du Mossad – les services secrets israéliens – a exercé à plusieurs reprises des pressions sur la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) de l’époque, Fatou Bensouda.
Les faits seraient liés à l’enquête, finalement ouverte par la CPI en mars 2021, sur des accusations de crimes de guerre dans les territoires palestiniens. Des pressions auraient été exercées les années précédentes pour qu’une telle procédure ne soit jamais lancée contre l’État juif.
Un porte-parole israélien nie
Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien britannique, le Mossad cherchait à compromettre la procureure ou à l’enrôler pour qu’elle coopère aux demandes israéliennes et n’ouvre pas d’enquête sur la situation dans les territoires palestiniens. Une personne proche de l’opération a même assuré au Guardian que Yossi Cohen agissait comme « messager officieux » de Benyamin Netanyahu.
La procureure Fatou Bensouda aurait partagé les pressions qu’elle subit avec un petit groupe de collaborateurs de la CPI. Des témoins ont rapporté que le chef du Mossad avait menacé la sécurité de Fatou Bensouda et de sa famille. Les transcriptions des enregistrements de son mari étaient même en possession des services secrets israéliens, qui ont tenté de les utiliser contre le procureur.
Contacté à ce sujet par le journal britannique, un porte-parole de Benjamin Netanyahu a assuré que les allégations étaient « fausses et infondées ». La semaine dernière, le successeur de Fatou Bensouda, Karim Khan, a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza.