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Israël promet de frapper durement le Hezbollah après l’attaque du Golan – 29/07/2024 à 06:56

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Israël a promis dimanche de frapper durement le Hezbollah, l’accusant, avec les Etats-Unis, d’être responsable de la mort de 12 enfants et adolescents tués sur un terrain de football par une attaque à la roquette sur le plateau du Golan occupé par l’Etat hébreu.

La milice chiite libanaise soutenue par l’Iran a nié toute responsabilité dans l’attaque survenue samedi soir dans le village druze de Majdal Shams.

Après avoir revendiqué des tirs de roquettes sur des sites militaires israéliens dans la journée, elle a affirmé n’avoir « absolument rien à voir avec cet incident et nie catégoriquement toutes les fausses allégations à ce sujet ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a écourté sa visite aux Etats-Unis et est retourné en Israël, où il présidera dans l’après-midi une réunion du cabinet de sécurité.

Des familles druzes se sont rassemblées dimanche pour les funérailles des victimes. Le plateau du Golan a été conquis par Israël en 1967, puis annexé à la Syrie. Plus de 40.000 personnes y vivent, dont plus de la moitié sont issues de la minorité druze.

« Contrairement à ses dénégations, le Hezbollah est l’entité qui est sans équivoque responsable de ce massacre », a affirmé dimanche le ministère israélien des Affaires étrangères.

« La roquette qui a tué nos garçons et nos filles était une roquette iranienne et le Hezbollah est la seule organisation terroriste qui dispose de ce type d’arsenal », a-t-il ajouté.

Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré aux journalistes que la roquette était une Falaq-1 fabriquée par Téhéran, selon une analyse sur place. Le projectile a été tiré depuis une zone située au nord du village de Chebaa, dans le sud du Liban, a précisé l’armée.

Le Hezbollah «paiera», a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

L’armée israélienne a mené dans la nuit de samedi à dimanche des raids aériens contre plusieurs localités du sud du Liban et une localité de la vallée de la Bekaa, selon des sources sécuritaires libanaises.

L’IRAN MET EN GARDE ISRAEL CONTRE TOUTE « NOUVELLE AVENTURE »

L’armée israélienne a déclaré qu’elle visait plusieurs cibles liées au Hezbollah. Toutefois, toute opération de plus grande envergure nécessiterait l’approbation du cabinet de sécurité.

Deux sources proches des services de sécurité libanais ont indiqué que le Hezbollah avait évacué des sites sensibles en prévision d’attaques.

Les Etats-Unis, qui cherchent à empêcher toute propagation du conflit israélo-palestinien de la bande de Gaza au Liban, ont dénoncé l’attaque comme étant « horrible » et ont imputé la responsabilité de cette attaque au Hezbollah.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a expliqué que « l’attaque a été menée par le Hezbollah libanais. Il s’agissait d’une de leurs roquettes, tirée depuis une zone qu’ils contrôlent ».

La Maison Blanche a indiqué qu’elle menait des pourparlers avec les responsables israéliens et libanais pour éviter toute escalade et œuvrer « à une solution diplomatique autour de la Ligne bleue qui mettra fin aux attaques ». La Ligne bleue est la frontière tracée par l’ONU en 2000 entre Israël et le Liban.

« Nous ne voulons pas voir une escalade du conflit. Nous ne voulons pas le voir s’étendre », a souligné le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Tokyo.

Le gouvernement libanais a demandé aux Etats-Unis d’intervenir auprès d’Israël pour l’inciter à la retenue, a déclaré à Reuters le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Washington a demandé à Beyrouth de transmettre le même message au Hezbollah, a-t-il ajouté.

La coordinatrice américaine pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le commandant de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), le général Aroldo Lázaro, ont appelé à éviter toute nouvelle frappe qui pourrait « déclencher une conflagration plus large qui engloutirait toute la région ».

Lors d’un entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahu dimanche, le président français Emmanuel Macron a « réitéré que la France était pleinement engagée à tout faire pour éviter une nouvelle escalade dans la région », réitérant des propos tenus par le Quai d’Orsay quelques heures plus tôt.

L’Iran a mis en garde dimanche Israël contre toute « nouvelle aventure » au Liban, dans un communiqué publié par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanaani.

Les frappes israéliennes au Liban depuis le début de la guerre de Gaza le 7 octobre ont tué environ 350 combattants du Hezbollah et plus de 100 civils, dont des personnels médicaux, des journalistes et des enfants. Côté israélien, l’armée a fait état de 23 morts parmi les civils et d’au moins 17 soldats.

Les bombardements des deux côtés de la frontière ont déplacé des dizaines de milliers de personnes dans les deux pays.

(Ari Rabinovitch à Jérusalem et Maya Gebeily à Beyrouth ; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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