Israël poursuit son attaque contre le nord de la bande de Gaza, exsangue.
Dans la matinée du dimanche 27 octobre, un groupe d’hommes creusait, pour la plupart à mains nues, dans les décombres d’un quartier résidentiel de Beit Lahya, à l’extrême nord de la bande de Gaza, illuminant les décombres avec la lumière de leur téléphones portables. La nuit précédente, les bombes israéliennes avaient rasé le pâté de maisons où vivaient trois familles, les Abu Shdaq, les Masris et les Salman. Au moins 22 personnes, dont 11 femmes et deux enfants, ont été tuées selon le ministère local de la Santé. Les voisins et leurs proches ont mené seuls les recherches : depuis quatre jours, les secours n’arrivent plus dans ces zones après avoir été menacés – certains de leurs membres ont été arrêtés par l’armée israélienne. « Au nord de Gaza, ceux qui sont blessés saignent et meurent »» résumait le journaliste d’Al-Jazeera Hossam Shabat, sur son compte X, le 26 octobre.
» Ici, depuis deux jours, personne n’est sorti »explique à Monde par téléphone depuis Beit Lahya, Yehya el Madhoun, journaliste de la chaîne palestinienne Al-Kofiya, financée par l’ancien leader déchu du Fatah à Gaza, Mohammed Dahlan. » La situation est extrêmement douloureuse. Nous nous attendons à mourir à tout moment. Les explosions retentissent constamment et nous sommes soumis à une pression terrible. » Depuis le 6 octobre, Israël mène une offensive visant à vider le nord de la bande de Gaza de ses habitants, à l’abri des regards. La plupart des journalistes palestiniens ont fui vers le sud au cours de l’année écoulée. Les autorités israéliennes interdisent aux journalistes étrangers d’accéder à l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre 2023. Les communications sont régulièrement coupées.
A Beit Lahya et Beit Hanoun, deux localités frontalières du territoire israélien, et dans le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza, « l’ampleur des crimes qu’Israël commet actuellement (…) est impossible à décrire, non seulement parce que des centaines de milliers de personnes souffrent de famine, de maladie, sans accès aux soins médicaux et sont soumises à des bombardements et des tirs incessants, ce qui défie l’entendement, mais aussi parce qu’Israël les a coupés du monde. », écrivait l’ONG israélienne B’Tselem le 22 octobre, dénonçant un « nettoyage ethnique « .
« Les gens n’ont rien »
Selon le ministère local de la Santé, dont les chiffres sont utilisés par les organisations internationales, des centaines de Palestiniens ont été tués dans le gouvernorat du nord de Gaza en un peu plus de trois semaines. Quelque 60 000 personnes ont fui la zone, la plupart se dirigeant vers la ville de Gaza, au sud de Jabalyia. « Le sort des civils palestiniens coincés dans le nord de la bande de Gaza est insupportable »a déclaré dimanche soir le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « Choqué par le nombre atroce de morts, de blessés et de destructions. » Le nord de Gaza connaît son « Les heures les plus sombres » a déclaré vendredi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans une nouvelle tentative d’alerter la communauté internationale atone.
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