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Israël lance l’évacuation de l’est de Rafah et « encourage » ses habitants à se déplacer vers des « zones humanitaires »

Un camp de tentes abritant des Palestiniens déplacés par l'offensive israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 27 février 2024.

Lundi 6 mai, l’armée israélienne a appelé les Gazaouis présents à l’est de la ville de Rafah, contre laquelle Israël martelait depuis des mois son intention de mener une offensive militaire d’envergure, à se joindre à elle. « zones humanitaires étendues »elle a dit dans une déclaration. « Les appels à un déplacement temporaire vers la zone humanitaire seront relayés via des affiches, des messages SMS, des appels téléphoniques et des diffusions dans les médias en arabe »elle a précisé sur.

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L’armée israélienne a assuré que son opération d’évacuation était temporaire et préoccupée « environ 100 000 personnes (…) immédiatement. » « Nous avons lancé une opération à échelle limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l’est de Rafah »a déclaré un porte-parole de l’armée lors d’un point de presse, répétant : « Il s’agit d’une opération à échelle limitée. »

Un habitant de Rafah a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que certains avaient reçu des messages vocaux sur leur téléphone les invitant à partir et des SMS avec une carte leur indiquant où aller. L’armée assure dans son communiqué avoir «a élargi la zone humanitaire à Al-Mawasi»à une dizaine de kilomètres de Rafah, où sont installés notamment « des hôpitaux de campagne, des tentes et un volume croissant de nourriture, d’eau, de médicaments et autres ».

Craignant un bain de sang parmi les civils, les capitales et les organisations internationales s’opposent à l’opération annoncée par Israël, qui estime indispensable que ses troupes entrent dans Rafah pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien Hamas. « Ce plan d’évacuation vise à éloigner les civils du danger »a déclaré le porte-parole de l’armée, « Notre objectif est de combattre le Hamas, pas la population de Gaza. Et c’est pourquoi nous effectuons cette évacuation temporaire précise”.

Selon les Nations Unies, environ 1,2 million d’habitants, pour la plupart poussés par les combats, se rassemblent à Rafah, une ville située à la limite sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a continué de frapper le territoire palestinien en début de nuit de lundi à mardi, tuant seize personnes parmi deux familles à Rafah et ses environs, au sud de la bande de Gaza.

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Une réunion d’urgence attendue lundi

Peu auparavant, l’armée israélienne avait communiqué à l’Agence France-Presse que trois de ses soldats avaient été tués et douze autres blessés dimanche par des roquettes tirées par la branche armée du Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire d’Israël. vers la bande de Gaza. Les Brigades Ezzedine Al-Qassam ont revendiqué l’incendie, ce qui a conduit Israël à fermer le passage utilisé pour acheminer l’aide à Gaza. L’armée israélienne a annoncé lundi matin avoir intercepté un « Un drone ennemi volant vers Israël ».

Les efforts pour une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas se heurtent à l’inflexibilité des deux camps – une impasse que les médiateurs internationaux doivent tenter de sortir lundi lors d’un « Réunion d’urgence » au Qatar après sept mois de guerre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé dimanche qu’Israël ne pouvait pas  » accepter «  les revendications du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu définitif sur le territoire palestinien avant tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre 2023 en Israël. Malgré les avertissements internationaux, M. Netanyahu menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la limite sud de la bande de Gaza,  » avec ou sans «  accord de trêve.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, avait auparavant accusé M. Netanyahu de « saboter les efforts des médiateurs » en vue d’une trêve, réunis au Caire en l’absence d’Israël. L’offre des pays médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, présentée au Hamas fin avril, prévoit une trêve associée à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Mais un responsable du Hamas a déclaré dimanche que le mouvement n’accepterait pas « en aucun cas un accord ne peut prévoir explicitement la fin de la guerre ».

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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