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Israël-Iran, la guerre qui vient, par Akram Belkaïd (Le Monde diplomatique, mai 2024)

Israël-Iran, la guerre qui vient, par Akram Belkaïd (Le Monde diplomatique, mai 2024)

Des attaques aux ripostes, la spirale au Moyen-Orient

Alors que les bombardements et les combats israéliens se poursuivent dans la bande de Gaza et que la situation humanitaire ne cesse de se détériorer, un nouveau conflit aux conséquences potentiellement dévastatrices vient d’être évité entre Tel-Aviv et Téhéran. Pourtant, rien ne semble pouvoir mettre fin à la logique d’affrontement entre ces deux ennemis.

Waqas Khan. – « Exploser » (Exploser), 2022

Avec l’aimable autorisation de Waqas Khan et de la Galerie Krinzinger, Vienne

R.épique mais sans faire trop de mal, c’est la ligne d’action choisie par l’Iran et Israël pour mettre fin à une escarmouche dont on craignait depuis plusieurs jours qu’elle ne dégénère en un conflit régional de grande intensité. La séquence en trois parties a débuté le 1er avril par un bombardement israélien contre une annexe du consulat iranien à Damas. Cette attaque a provoqué la mort de plusieurs Gardiens de la révolution affectés au soutien militaire et logistique des alliés régionaux de Téhéran. Moins de deux semaines plus tard, dans la nuit du 13 au 14 avril, la République islamique lançait l’opération « promesse honnête » avec une salve de trois cents drones et missiles, que la défense anti-aérienne israélienne a interceptés, pour l’essentiel, avec l’aide des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni. Présentée comme un échec total par Israël et les Occidentaux, la riposte avait en fait été annoncée plusieurs heures avant son lancement : la diplomatie iranienne avait en effet pris soin de prévenir les États-Unis et, par conséquent, Israël. L’opération n’a pas ciblé les centres urbains ou économiques. Les Iraniens ont ainsi indiqué qu’ils ne souhaitaient pas faire de victimes civiles et que «  l’affaire (était) close « .

Dès lors, le monde attendit avec appréhension «  la réponse à la réponse à l’attaque « , pour citer un commentateur d’Al-Jazeera (16 avril). Cela s’est produit à l’aube du vendredi 18 avril sous la forme de tirs de drones israéliens contre une base aérienne près d’Ispahan. Un bombardement hautement symbolique puisque l’attaque a ciblé sans trop de dégâts matériels une province où se trouve le site nucléaire de Natanz, pièce maîtresse du programme iranien d’enrichissement de l’uranium. «  Une réponse de désescalade « , estime M. Guillaume Ancel, ancien officier et écrivain français. Mais les choses pourraient ne pas s’arrêter là.

L’armée israélienne, qui a combattu sept fois contre ses voisins depuis 1948, la dernière fois en (…)

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