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Israël frappe la Syrie et menace de ramener le Liban « à l’âge de pierre » en cas de guerre avec le Hezbollah

« Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est déclenchée », a déclaré le ministre Yoav Gallant. « Nous avons la capacité de ramener le Liban à l’âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire (…) Nous ne voulons pas de guerre », a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien « est prêt à tout scénario ».

« Potentiellement apocalyptique »

L’extension au Liban de la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait « potentiellement apocalyptique », avait prévenu depuis Genève le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths. « Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres », a-t-il souligné, estimant qu’un conflit impliquant le Liban « gagnera la Syrie… gagnera les autres » territoires de la région, entraînant des conséquences « imprévisibles ». « .

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état de bombardements dans différents secteurs de la bande de Gaza, tandis qu’au Liban, cinq personnes ont été blessées dans une frappe aérienne israélienne sur un immeuble à Nabatiyeh (sud), selon l’agence officielle libanaise Ani.

En Syrie, deux personnes ont été tuées dans une frappe israélienne peu avant minuit, a annoncé l’agence officielle Sana, citant une source militaire. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), la frappe a visé un centre de services d’une fondation affiliée au Hezbollah libanais et à des groupes pro-iraniens, près de la capitale Damas.

Et au Yémen, le commandement de l’armée américaine pour le Moyen-Orient a déclaré avoir détruit un « radar » des rebelles Houthis, alliés du Hamas, qui ciblent le trafic maritime international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en « solidarité » avec la population de Gaza. .

Le Liban, après Gaza ?

La guerre à Gaza a entraîné une explosion de violences à la frontière entre Israël et le Liban, où des échanges de tirs sont quasi quotidiens entre le Hezbollah libanais, allié du Hamas palestinien, et l’armée israélienne.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche que la phase « intense » des combats touchait à sa fin dans la bande de Gaza et a indiqué qu’Israël pourrait ensuite « redéployer certaines forces vers le nord », à la frontière avec le Liban. « à des fins défensives ». « Il semble qu’Israël, qui a dévasté Gaza, se tourne désormais vers le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisses », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

« Les projets de Netanyahu visant à étendre la guerre à la région conduiront à un grand désastre », a-t-il ajouté. Comme le Canada, l’Allemagne a emboîté le pas en appelant mercredi ses ressortissants à quitter le Liban.

« Guerre régionale »

« Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient », s’est également inquiété le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en recevant Yoav Gallant à Washington.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prévenu la semaine dernière qu’« aucun endroit » en Israël ne serait épargné par son mouvement, au lendemain d’une annonce de l’armée israélienne selon laquelle « des plans opérationnels d’offensive au Liban » avaient été « validés ».

Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël en soutien au Hamas au lendemain de l’attaque perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël, qui a fait 1.195 morts, en majorité des civils. Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza où plus de 37 718 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas.

« Besoin d’eau »

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire sur le territoire de 2,4 millions de personnes assiégées par Israël, où 495 000 personnes souffrent de faim à des niveaux « catastrophiques », selon un rapport publié mardi par le Cadre intégré de classification des droits de l’homme. la sécurité alimentaire (IPC), sur laquelle se basent les agences de l’ONU. L’eau manque également en plein été dans la zone surpeuplée, où les habitants se précipitent avec des bidons à l’arrivée d’un camion chargé de citernes.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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