Israël compte sur la coalition internationale contre l’Iran
Israël espère qu’une coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l’Iran jouera pleinement son rôle, comme en avril lorsque la République islamique avait tiré 350 missiles et drones vers le territoire israélien. A l’époque, des avions et navires américains, ainsi que des avions britanniques et français, s’étaient coordonnés avec la défense aérienne israélienne. Ce système de défense avait permis d’intercepter la quasi-totalité des engins. Des pays appartenant à ce que les médias israéliens appellent l' »axe sunnite modéré », comme la Jordanie, l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et, sans doute, l’Egypte, avaient discrètement participé à l’opération, notamment en fournissant des informations sur les attaques en cours.
Cette fois, l’offensive que l’Iran promet de lancer pour effacer l’humiliation de l’élimination jeudi au coeur de Téhéran d’Ismaïl Haniyeh, le leader politique du Hamas, risque d’être beaucoup plus intense. C’est précisément pour étudier les moyens de faire face à un tel danger que le général Michael Kurilla, qui commande les forces américaines déployées au Moyen-Orient, est arrivé lundi à Tel-Aviv.
Attaque préventive
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a pour sa part rencontré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, qui a réaffirmé « le droit d’Israël à l’autodéfense » après avoir discuté « d’une série de scénarios sur les capacités défensives et offensives » des forces américaines en cas de guerre, tandis que le secrétaire britannique à la Défense John Healey s’est également rendu à Tel-Aviv ce week-end.
Apparemment, il y a urgence. Selon le site d’information américain Axios, Antony Blinken, le secrétaire d’État, a déclaré à ses collègues du G7 qu’une attaque iranienne massive pourrait avoir lieu dans les prochaines heures. Seule certitude : Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a réuni dimanche soir tous les chefs de l’armée, du Mossad et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure. Selon les médias, la possibilité d’une attaque préventive israélienne a été explicitement évoquée dans le cas où l’État hébreu obtiendrait des informations précises sur l’imminence d’une agression iranienne.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole de l’armée n’a ni confirmé ni démenti, affirmant simplement que « l’armée israélienne suivra les instructions qui lui seront données par les dirigeants politiques du pays », autrement dit le gouvernement.
Un bunker
« Nous attaquerons Beyrouth, le Yémen, partout où ce sera nécessaire », a prévenu Benjamin Netanyahu, notamment au sujet des menaces de représailles du Hezbollah après l’assassinat la semaine dernière par Israël de Fouad Chokr, le chef militaire de la milice chiite, alliée de Téhéran.
En attendant, Israël est plus que jamais sur le pied de guerre. Signe de cette tension : le Shin Bet a préparé à Jérusalem un bunker géant, dont l’emplacement exact est tenu secret, pour abriter tous les responsables pendant une période prolongée. L’installation a été construite à la suite de la pluie de roquettes et de missiles tirés par le Hezbollah vers Israël pendant un mois de guerre au Liban en 2006. Le bunker est censé être protégé contre tout type de bombe. Il comprend un quartier général de commandement directement lié au ministère de la Défense à Tel-Aviv.
Nouveau système de communication
L’armée, qui n’a toujours pas donné de nouvelles directives de sécurité à la population pour éviter un mouvement de panique, a de son côté annoncé le lancement d’un nouveau système de communication, qui doit lui permettre d’envoyer automatiquement des alertes sur les téléphones portables des civils sans avoir à utiliser le GPS qui pourrait être paralysé par des hackers libanais ou iraniens.
Par mesure de précaution, l’armée a également distribué aux maires des villes du nord du pays, les plus exposées aux attaques du Hezbollah en raison de leur proximité avec le Liban, un document présenté comme un « scénario actualisé ». Ce texte évoque la possibilité de coupures d’électricité, d’eau courante, de radio, d’Internet, de communications téléphoniques sous l’impact d’un déluge de roquettes et de missiles en tout genre, estimant qu’en cas de guerre, seulement 40% de la population active pourra continuer à travailler normalement.