Israël affirme avoir ciblé Mohammed Deif, le cerveau de l’attentat du 7 octobre, mais le Hamas ne confirme pas – Libération

L’armée israélienne a bombardé samedi 13 juillet un immeuble au sud de l’enclave, confirmant avoir visé le commandant des Brigades Al-Qassam. Le Hamas a fait état de la mort de 71 personnes, sans confirmer pour l’heure celle de l’ennemi numéro un d’Israël.

La cible de la frappe était bien Mohammed Deif, commandant des Brigades Al-Qassam et cerveau de l’attaque du 7 octobre. L’armée israélienne l’a confirmé samedi 13 juillet. La zone d’Al-Mawasi, au sud de la bande de Gaza, a été la cible d’un bombardement dans la matinée. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans l’enclave, a annoncé qu’au moins 71 Palestiniens avaient été tués, sans toutefois confirmer la mort de l’ennemi numéro un d’Israël. Selon une source militaire, Mohammed Deif se cachait dans un bâtiment touché par Tsahal. L’armée israélienne a diffusé sur X des images du complexe bombardé, décrit comme « une zone ouverte et boisée, avec plusieurs bâtiments et hangars. »

Le chef des Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas dont il est l’un des fondateurs, a une soixantaine d’années. De son vrai nom Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, il est né à Khan Younis – là où sont tombées les bombes israéliennes ce samedi. Ayant ordonné la mort de dizaines d’Israéliens dans des attentats-suicides ou des enlèvements de soldats de Tsahal, il était déjà dans le viseur d’Israël bien avant le massacre du 7 octobre 2023. C’est lui qui a revendiqué le « déluge d’Al-Aqsa », comme le Hamas a qualifié sa sanglante opération, dans un enregistrement audio diffusé par Am-Aqsa TV, la chaîne de télévision du mouvement terroriste palestinien.

« Nous vérifions encore les conséquences de la grève (de samedi), a déclaré un responsable militaire israélien. Les commandants du Hamas ont délibérément décidé de se positionner dans un endroit peuplé de civils, mettant ainsi en danger la population de Gaza. La frappe a été menée sur un lieu « ouvert », non pas un camp de tentes, mais un complexe militaire du Hamas. Ils avaient choisi cet endroit parce qu’il était boisé et entouré de civils. (…) Ce qui est sûr, c’est que Deif était là.

Au moins sept fois depuis 2001, le Mossad a tenté d’assassiner Mohammed Deif, Abu Khaled de son nom de guerre. Il a toujours réussi à s’échapper, même s’il a été blessé. Il a perdu un œil et reste paralysé d’un bras et de jambes, selon certains médias du Hamas. Ce qui lui a valu ce surnom « Le chat aux neuf vies ». Les Israéliens l’appelaient « Ben Mavet », le « fils de la mort » ou « la tête de serpent ». Son apparence actuelle est un mystère. Il n’existe que deux photos non datées de Mohammed Deif, qui parle rarement et n’apparaît jamais en public.

« Les habitants de Gaza ne connaissent pas le visage de Deif, donc confirmer sa mort sera compliqué, même pour les sources médicales palestiniennes », explique un habitant du quartier. Le Hamas, de son côté, n’a pas évoqué le sort du chef des Brigades Al-Qassam. « Ce n’est pas la première fois qu’Israël affirme avoir ciblé un dirigeant palestinien, et cela s’est avéré faux », a-t-il ajouté. Il a cependant commenté le mouvement dans un communiqué, dénonçant une « Massacre odieux commis par l’armée d’occupation sioniste dans la région d’al-Mawasi, à l’ouest de la ville de Khan Younis, qui a été classée par l’armée d’occupation comme zone sûre et vers laquelle les citoyens palestiniens ont été invités par les Israéliens à se déplacer. »

Outre les 71 morts, selon un bilan provisoire, le ministère de la Santé a fait état de 289 blessés. Des chiffres non confirmés à ce stade. « Il y a encore de nombreux restes de martyrs éparpillés dans les rues, sous les décombres et autour des tentes des personnes déplacées qui ne peuvent être atteintes en raison de la tir intense»a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile palestinienne. La zone d’Al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younis, avait été déclarée « zone humanitaire » par Israël, théoriquement sans danger pour les personnes déplacées.

La semaine dernière, quatre écoles abritant des personnes déplacées ont été la cible de frappes israéliennes en quatre jours, tuant au moins 49 personnes, selon des sources à Gaza, dont le Hamas. Israël a déclaré qu’il visait « les terroristes »En dix mois, l’offensive israélienne a fait plus de 38.000 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé à la mi-journée que Benjamin Netanyahu avait «« Au début de la guerre, des instructions permanentes ont été données pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas. » Outre Mohammed Deif, Le commandant de la brigade Khan Younis de la branche militaire du Hamas, Rafa Salameh, a également été pris pour cible samedi. Après la frappe, Netanyahu « a été informé des développements » Et « évaluera la situation aujourd’hui » avec des responsables de la sécurité.

Mise à jour : à 14h05 avec la déclaration du Hamas et la réaction du bureau du Premier ministre israélien.

Mise à jour : à 15 heures avec les détails du responsable militaire israélien.