Israël a commis une « erreur stratégique »
POINT SUR LA SITUATION – Le ministre iranien des Affaires étrangères accuse l’État hébreu de vouloir « étendre la guerre » dans la région, tout en jugeant qu’il n’a pas « ni la capacité ni la force » pour combattre l’Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré qu’Israël avait commis une « erreur stratégique » en tuant le leader politique du Hamas. Londres craint les conséquences pour les réfugiés d’une escalade au Moyen-Orient. Parallèlement, selon le ministre norvégien des Affaires étrangères, la révocation par Israël du statut diplomatique des représentants norvégiens auprès de l’Autorité palestinienne est une « action extrême » et aura « conséquences ». Le Figaro fait le point sur la situation ce jeudi 8 août.
Assassinat de Haniyeh : Israël a commis une « erreur stratégique »
Israël a commis une « erreur stratégique » qui va vers lui « cher » en tuant le leader politique du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran la semaine dernière, a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim dans une interview à l’AFP.
« L’acte commis par les sionistes à Téhéran est une erreur stratégique et leur coûtera cher »« Ali Bagheri, s’exprimant à Djeddah à l’issue d’une réunion extraordinaire de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a accusé Israël – qui n’a pas commenté la mort d’Ismaïl Haniyeh – de vouloir « étendre la guerre » dans la région, tout en jugeant qu’il n’a pas « ni la capacité ni la force » pour combattre l’Iran.
Londres craint les conséquences de l’escalade de la violence au Moyen-Orient pour les réfugiés
La ministre britannique du Développement international, Anneliese Dodds, s’est dite préoccupée par le sort des réfugiés au Moyen-Orient en cas d’escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’un côté, et Israël de l’autre, dans un entretien accordé jeudi à l’AFP.
Les craintes d’une conflagration régionale alors que la guerre à Gaza se poursuit se sont accrues depuis les assassinats le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah libanais dans une frappe israélienne à Beyrouth, et le lendemain du chef du Hamas à Téhéran, imputés à Israël. « Nous nous trouvons actuellement, malheureusement, dans une situation géopolitique préoccupante »« Nous sommes très préoccupés par la situation actuelle, mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous en sortir », a déclaré Dodds à l’ « Nous avons besoin d’une désescalade » elle a plaidé, échouant à quoi « Les premiers à souffrir seraient les plus vulnérables de cette région ».
Il y a environ 650 000 réfugiés syriens en Jordanie enregistrés auprès de l’ONU, mais Amman estime que 1,3 million de Syriens ont cherché refuge dans le pays depuis le début de la guerre en 2011. La Jordanie accueille également 2,2 millions de réfugiés palestiniens. Dodds a également souligné l’annonce récente par Londres d’une aide de 6 millions de livres (7 millions d’euros) pour soutenir « notamment la distribution d’eau et d’assainissement pour 55 000 personnes à Gaza »Depuis onzième mois, la guerre à Gaza ravage le territoire palestinien assiégé, menacé par la famine selon l’ONU, déplaçant la grande majorité de ses 2,4 millions d’habitants.
La révocation par Israël du statut diplomatique des représentants norvégiens auprès de l’Autorité palestinienne aura des « conséquences »
La révocation par Israël du statut diplomatique des représentants norvégiens auprès de l’Autorité palestinienne est une « action extrême » et aura « conséquences »a déclaré jeudi le ministre norvégien des Affaires étrangères. La décision « Cela aura des conséquences sur nos relations avec le gouvernement Netanyahu. Nous examinons les mesures que la Norvège prendra pour répondre à la situation créée par le gouvernement Netanyahu. »Le ministre israélien des Affaires étrangères Espen Barth Eide a déclaré dans un communiqué qu’un ordre israélien révoquerait le statut diplomatique de huit diplomates norvégiens travaillant à l’ambassade en Israël, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.
Le gouvernement israélien a cité la récente reconnaissance de l’État de Palestine par la Norvège, ainsi que sa participation aux procédures judiciaires contre les dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale. « Il est important que les canaux diplomatiques fonctionnent bien, surtout quand la situation dans la région est aussi grave qu’elle l’est actuellement. C’est grave d’entraver le travail des diplomates. »a répondu Espen Barth Eide. « La Norvège est et sera toujours une amie d’Israël et du peuple israélien. Dans le même temps, la Norvège a clairement critiqué l’occupation, la manière dont la guerre à Gaza a été menée et les souffrances qu’elle a causées à la population civile palestinienne. »a souligné le ministre norvégien.
Depuis le 28 mai, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l’État de Palestine, dans le but d’avancer, selon eux, vers la paix au Moyen-Orient, une décision qui a exaspéré les autorités israéliennes.