ISF, superprofits… Les propositions d’Oxfam pour lever 101 milliards d’euros par an
Augmenter les recettes plutôt que réduire les dépenses. Oxfam France répond à la porte ouverte aux hausses d’impôts visée par le gouvernement de Michel Barnier. L’ONG assure que les seize mesures qu’elle propose, » générerait au moins 101 milliards d’euros de plus par an « . Et c’estet augmenter la contribution de 70 % des Français les plus pauvres, c’est-à-dire les personnes seules gagnant moins de 2 500 euros nets par mois » certifie Oxfam France dans un manifeste fiscal initialement publié en 2021 mais qui vient d’être mis à jour.
Plus de 50 milliards d’euros de revenus pourraient être générés. d’une fiscalité écologique équitable « , chiffre l’ONG. Le manifeste propose ainsi de réintroduire un impôt sur la fortune (ISF) et d’y ajouter un » surtaxe carbone « , afin de créer un » Climat SF « ce qui pénaliserait » multimillionnaires et milliardaires » tenant le « les actifs financiers les plus polluants « Oxfam appelle également à la suppression des échappatoires fiscales qu’elle considère comme « climaticides « , comme celle sur le kérosène.
Allouer 14 milliards d’euros à la revalorisation du RSA
La réforme de la fiscalité des entreprises pourrait rapporter « au moins » 25 milliards d’euros à l’Etat, notamment via un taux d’imposition minimum mondial pour les multinationales. efficace » Et » plus haut » que le taux plancher actuel de 15 %, mis à mal par » exemptions « .
L’ONG propose également de taxer automatiquement les « super profits » des entreprises, qu’elle définit comme « les bénéfices supplémentaires réalisés par une entreprise non pas grâce à des innovations technologiques ou des gains de productivité mais en tirant parti de circonstances extérieures » (guerre, pandémie, etc.). Enfin, un minimum de 23,5 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires sont attendus d’une réforme de la fiscalité du capital. Sur ces recettes supplémentaires, l’ONG propose d’en consacrer 21 milliards par an » pour mettre fin aux tamis thermiques « , 14 milliards pour revaloriser le RSA et l’étendre à de nouveaux bénéficiaires et 7 milliards pour financer l’hôpital public.
Le rétablissement des comptes publics sera « prioritaire » et réalisé grâce à une réduction des dépenses (gouvernementales)
A l’inverse, le gouvernement compte surtout sur une baisse des dépenses pour réduire le lourd déficit public français, qui pourrait dépasser 6% du PIB cette année, pire que prévu et loin des attentes de Bruxelles. Le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a ainsi déclaré devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale : que nous devrons faire des efforts collectifs importants « pour remettre les choses en ordre. Le rétablissement des comptes publics passera » priorité « en réduisant les dépenses », a-t-il expliqué, se disant ouvert à un débat sur une augmentation de la fiscalité. si et seulement si cela répond à un problème de justice fiscale « .
Il n’exclut pas de revoir le montant de 492 milliards d’euros de dépenses mentionné dans le projet de budget 2025 du précédent gouvernement et, pour 2024, d’annuler tout ou partie des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés. Il a également exclu une » augmentation générale des impôts « , parce que « oCela n’affecte pas les gens modestes et les travailleurs et les classes moyennes « , révélant son opposition à un gel des barèmes de l’impôt sur le revenu.
Climate Action propose une « taxe sur les voyageurs fréquents » pénaliser le » citadins riches »
Le Climate Action Network préconise l’introduction d’une « taxe sur les voyageurs fréquents » pour pénaliser « les riches urbains « , les principaux utilisateurs d’avions, considérant que la réduction du trafic aérien est le seul moyen efficace de réduire les émissions de gaz responsables du réchauffement climatique dans le secteur.
Des solutions technologiques telles que les carburants synthétiques ou les biocarburants ne suffisent pas à elles seules à respecter l’Accord de Paris, il est impératif de réduire le trafic dès maintenant » Le transport aérien qui représentait 7% des émissions françaises de CO2 en 2019, souligne cette fédération d’associations de protection de l’environnement dans une étude dévoilée jeudi. Leur mesure phare est la création d’un » taxe sur les voyageurs fréquents » cochant « toutes les cases » et qui fonctionnerait à l’inverse du système de fidélité de « milles » : plus un passager voyage en avion, plus le prix unitaire d’un billet augmente.
Alexis Chailloux, coordinateur du rapport, estime que « Il serait incompréhensible de ne pas utiliser cet outil fiscal. « à l’heure où le nouveau Premier ministre Michel Barnier prône » justice fiscale » et a demandé aux contribuables les plus riches de faire un effort plus important pour assainir les finances publiques.
(Avec AFP)