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Irina Farion, ancienne députée et défenseure de la langue ukrainienne, assassinée à Lviv

En Ukraine, la mort ne se limite pas aux bombes. Irina Farion, ancienne députée nationaliste et fervente partisane de l’usage de la langue ukrainienne plutôt que du russe, est décédée après avoir été abattue dans la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, ont annoncé les autorités vendredi soir. Dans un message Telegram, la police nationale ukrainienne a déclaré qu’elle avait succombé à ses blessures à l’hôpital après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat.

Selon le parquet ukrainien, l’attaque a eu lieu vendredi soir, vers 19h30, lorsqu’un individu non identifié a tiré sur Irina Farion, la blessant grièvement à la tête. « Toutes les caméras de surveillance sont vérifiées, des témoins sont interrogés et plusieurs quartiers (de Lviv) sont examinés. Toutes les pistes sont explorées, y compris celle menant à la Russie », a déclaré samedi sur X le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Rancune personnelle » ou « assassinat commandité » ?

Le ministre de l’Intérieur Igor Klimenko a déclaré vendredi soir lors d’une conférence de presse à Lviv que le meurtrier présumé rôdait depuis plusieurs jours autour de la maison d’Irina Farion. Il a ajouté que les enquêteurs se concentraient actuellement sur la possibilité que le meurtre ait été motivé par une « rancune personnelle » liée aux activités de la victime, mais n’a pas exclu un « assassinat commandité ». « Je dis toujours qu’aucun endroit n’est sûr en Ukraine », a déclaré le maire de Lviv Andriy Sadovy, dénonçant ce « meurtre odieux » et présentant ses condoléances aux proches de la victime.

Agée de 60 ans, cette professeure de langues et linguiste a été députée du parti nationaliste Svoboda entre 2012 et 2014. En avril 2022, quelques semaines après le début de l’invasion russe, l’AFP l’a rencontrée à l’université de Lviv lors d’un reportage sur les efforts visant à renforcer l’usage de l’ukrainien face au russe, qui reste la langue maternelle de nombreux Ukrainiens.

« Si nous ne défendons pas notre langue, Poutine viendra ici, directement dans ce bâtiment », a-t-elle déclaré, affirmant mener une « bataille permanente des Ukrainiens pour le droit d’être ukrainiens ». Sa défense radicale de l’ukrainien a cependant fait d’elle une figure controversée. En novembre 2023, elle a déclaré dans une interview télévisée qu’elle ne pouvait pas « considérer comme Ukrainiens » les soldats combattant pour la brigade Azov qui continuaient à parler russe.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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