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Iran : le réformateur Massoud Pezeshkian remporte l’élection présidentielle et appelle à la reprise du dialogue nucléaire

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Partisan d’une reprise du dialogue sur le nucléaire et d’une ouverture vers l’Occident, le député réformateur de 69 ans Massoud Pezeshkian a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle iranienne ce samedi 6 juillet 2024, devant l’ultraconservateur Saïd Jalili.

Le candidat réformateur Massoud Pezeshkian a remporté samedi 6 juillet 2024 le second tour de l’élection présidentielle en République islamique d’Iran, devant l’ultraconservateur Saïd Jalili. Le député de 69 ans a recueilli 16 millions de voix contre 13 millions selon les résultats préliminaires des autorités électorales. Après un premier tour marqué par un fort taux d’abstention, la participation s’est établie à 49,8 % alors que 61 millions d’Iraniens étaient appelés aux urnes. Les élections se sont déroulées dans un contexte de précipitation, cinquante jours après la mort du président sortant Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère.

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« Le chemin qui nous attend est difficile », a déclaré le nouveau président iranien sur le réseau social X (ex-Twitter) après sa victoire. « Ce ne sera facile qu’avec votre coopération, votre empathie et votre confiance ». Figure mineure du mouvement réformiste, Massoud Pezeshkian a surpris tout le monde en remportant les élections. Avec une expérience politique limitée, il a servi dans le gouvernement réformiste comme ministre de la Santé de 2001 à 2005, puis au Parlement comme député à partir de 2008.

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Reprise du dialogue sur le nucléaire

Les élections iraniennes étaient surveillées de près par les puissances mondiales alors que le pays est empêtré dans plusieurs crises géopolitiques, dont la guerre à Gaza. Afin de sortir son pays de son « isolement », le nouveau président s’est déclaré favorable au développement de « relations constructives » avec les pays européens et les États-Unis. Ces derniers ont également affirmé leur volonté de reprendre les négociations sur le nucléaire. En 2015, l’Iran avait signé un accord avec les puissances mondiales limitant son activité nucléaire en échange d’un allègement des sanctions économiques à son encontre. Mais en 2018, les États-Unis ont décrété leur retrait unilatéral de l’accord, rétablissant l’embargo économique contre l’Iran. Les négociations nucléaires sont depuis dans l’impasse.

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Poids lourd du Moyen-Orient, l’Iran est également surveillé de près par l’Arabie saoudite. Dans ses félicitations au nouveau chef de l’Etat, le roi Salmane a appelé au développement des « relations qui lient (leurs) deux peuples frères ». Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine a tenté de peser de tout son poids en exprimant sa volonté de « renforcer la coopération bilatérale constructive » entre les deux pays.

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Révolution populaire, crise économique et port du voile

Le réformateur Massoud Pezeshkian est arrivé au pouvoir sur fond de soulèvement populaire. En 2022, les manifestations se sont intensifiées après la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son voile. En réponse à la crise sociale, le nouveau chef de l’État a affirmé sa volonté de régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes.

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La victoire de M. Pezeshkian « rompt avec une série d’élections nationales, qui ont vu le camp conservateur renforcer son emprise sur tous les centres de pouvoir » selon le spécialiste de l’International Crisis Group Ali Vaez, interrogé par l’AFP. Une vision contestée par les figures de l’opposition en Iran, qui ont appelé au boycott du scrutin au motif que les camps conservateur et réformiste représentaient les deux faces d’une même médaille. Les pouvoirs du président iranien sont de toute façon limités. Ce dernier est en effet chargé de mettre en œuvre les grandes orientations politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est le véritable chef de l’Etat.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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