Iran, armes à Israël… Sébastien Lecornu répond à « l’instrumentalisation indécente » de LFI
THOMAS SAMSON / AFP
Sébastien Lecornu photographié dans la cour d’honneur des Invalides le 27 février (Photo de Thomas SAMSON / POOL / AFP)
POLITIQUE – Le ministre des Armées monte au front. Dans une interview accordée à Parisien ce dimanche 21 avril, Sébastien Lecornu revient sur le contexte éruptif au Moyen-Orient, marqué notamment par l’attaque menée par l’Iran contre Israël, et les débats que cette situation a suscité en France. L’occasion pour l’intéressé de répondre à plusieurs polémiques apparues ces derniers jours, quant au niveau d’implication de Paris sur place.
Premier point : le contexte dans lequel les forces françaises sont intervenues pour intercepter plusieurs drones et missiles à destination de l’État hébreu. Lundi 15 avril, les députés LFI Aurélien Saintoul et Bastien Lachaud demandé dans une lettre sur la légalité de l’opération française, tant au niveau national qu’international.
» Nous avons plusieurs bases au Levant. Certains sont liés à la coalition combattant Daesh en Syrie et en Irak, il s’agit de l’opération Chammal. Lorsque nous occupons une base militaire, nous le faisons dans le cadre d’un accord avec le pays hôte, qui inclut évidemment le recours proportionné à la force pour notre protection. », répond le ministre dans Le Parisienqui ajoute : « nous avons mené les actions nécessaires pour protéger nos moyens militaires contre ces menaces, avec l’accord des autorités hôtess ».
Des critiques liées à la sécurité d’Israël ?
Au-delà de cette précision, déjà apportée par courrier, le ministre des Armées s’interroge sur les intentions de la France insoumise à ce sujet. » Je ne peux m’empêcher de penser que certains députés Insoumis exploitent cela parce que cela touche à la sécurité d’Israël… Cette ambiguïté permanente de LFI est irresponsable : l’insubordination peut encore être compatible avec le patriotisme et la responsabilité »se lamente-t-il.
Deuxième sujet sur lequel Sébastien Lecornu cible les troupes mélenchonistes, les ventes d’armes à Israël.
Si le ministre des Armées a déjà réfuté toute livraison de matériel utilisé à Gaza, il répète que la France ne vend pas « aucune arme » à Tel-Aviv. » Nous avons principalement des transferts de pièces détachées, pour un montant de 15 millions d’euros en 2022 – soit 0,2% de nos exportations ! —, comprenant par exemple des éléments du Dôme de Fer, donc pour la défense des populations civiles », assure Sébastien Lecornu, fustigeant « l’exploitation indécente de l’extrême gauche qui a sciemment entretenu le doute sur la position française et qui a même voulu qu’on annule les licences du Dôme de Fer « .
« Anti-américanisme primaire »
Sur ce même sujet, le ministre des Armées décèle dans la position de LFI une volonté de remettre en cause la sécurité de l’Etat hébreu. » Quand on voit l’efficacité (du Dôme de Fer) samedi dernier… je les renvoie à leurs responsabilités – ou à leur irresponsabilité », il dénonce. Autre sujet polémique, auquel a participé La France insoumise (comme le Rassemblement National), le passage sous contrôle opérationnel de l’Otan du porte-avions Charles-de-Gaulle, pour la première fois de son histoire. Selon LFI, cette opération remet en cause la souveraineté de la dissuasion nucléaire française (une lecture réfutée par les spécialistes du sujet).
Sur ce dossier, Sébastien Lecornu nie tout abandon de souveraineté, soulignant également que les moyens militaires, quels qu’ils soient, mis à disposition par la France dans le cadre de l’alliance atlantique » ne échappent à aucun moment au contrôle politique et militaire français « . Pour le ministre des Armées, » derrière l’OTAN, il y a la tentation de flatter un sentiment d’anti-américanisme primaire « . Une constante que l’on retrouve d’ailleurs dans de nombreuses positions internationales exprimées par Jean-Luc Mélenchon et France Insoumise. Tout comme au RN.
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