Les nouvelles les plus importantes de la journée

Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny, espère un jour voir Vladimir Poutine fait « prisonnier »

Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny, espère un jour voir Vladimir Poutine fait « prisonnier »

Alexeï Navalny était un opposant russe décédé en février dernier alors qu’il était en détention dans une prison de l’Arctique. Sa veuve Ioulia Navalnaïa continue de soutenir son combat contre Vladimir Poutine.

Elle poursuit le combat de son défunt mari. Ioulia Navalnaïa, veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, décédé en février dernier, a déclaré souhaiter voir Vladimir Poutine perdre son statut en Russie au point d’être un jour détenu, dans un entretien au Sunday Times ce dimanche 20 octobre.

« Je veux qu’il passe du statut de tsar russe à celui de simple prisonnier en Russie », clame-t-elle.

Assurant qu’elle ne déteste pas le président russe, elle dit espérer toujours le voir emprisonné, « comme (son) mari l’était », s’adressant à différents médias, avant la sortie de Patrioteles mémoires posthumes de son mari, prévues pour le mardi 22 octobre.

« Alexei m’a donné une force incroyable »

L’opposant Alexeï Navalny, ennemi juré de Vladimir Poutine, est mort en février en détention dans une prison de l’Arctique, dans des circonstances floues.

Pour sa veuve, il n’y a cependant aucun doute sur les causes du décès de son mari. « J’ai su immédiatement, en février, qu’Alexei avait été assassiné par Poutine », jure-t-elle dans un entretien au média néerlandais NRC. « Mais pour avoir une idée complète de ce qui lui est arrivé exactement, il faut mener des recherches approfondies et cela prend du temps », assure-t-elle.

Depuis, elle exprime sa détermination à poursuivre le combat de son mari disparu contre le président russe. «Alexei m’a donné une force incroyable», dit-elle.

« Je suis convaincue qu’un jour nous gagnerons », même si « cela pourrait prendre des années », a-t-elle déclaré.

« Je n’abandonnerai jamais la Russie »

Ioulia Navalnaïa, 48 ans, a été inscrite au registre des « terroristes et extrémistes » en Russie en juillet, peu après qu’un mandat d’arrêt ait été émis contre elle pour « participation à un groupe extrémiste ».

Elle a révélé au Sunday Times que, malgré son statut actuel, elle n’avait jamais réellement envisagé de prendre la tête de l’opposition russe en cas de décès de son mari. « Je pense qu’il aurait aimé me tenir à l’écart de ces choses politiques dangereuses », juge-t-elle.

« Mais vous réalisez que vous n’avez pas le choix. Bien sûr, vous pouvez vous taire. Mais ce n’est pas moi. Je n’abandonnerai jamais la Russie », explique-t-elle.

Exilé en Allemagne

Elle, qui vit en Allemagne depuis de nombreuses années, explique qu’elle exclut un retour en Russie avant d’être sûre de « ne pas être retenue dans un aéroport comme Alexei », ​​​​reconnaissant que « personne ne sait » quand cela pourrait arriver.

Concernant la décision de son mari de rentrer en Russie en janvier 2021 malgré les risques, matérialisés par une arrestation immédiate, Ioulia Navalnaïa « a tout à fait compris qu’il fallait se battre ».

« C’est sa vie, c’est son choix, ce sont ses convictions. En le persuadant de rester en exil, je me serais sentie encore plus coupable », assure-t-elle.

« Je savais à quel point (ses) ennemis étaient dangereux »

La veuve d’Alexeï Navalny raconte également au Corriere della Sera qu’elle savait que son mari craignait le pire. « Pendant dix ans, j’ai su à quel point les ennemis de mon mari étaient dangereux et jusqu’où ils étaient prêts à aller pour le faire taire », dit-elle.

Peu avant d’être placé en garde à vue, Alexeï Navalny avait confié à son épouse, comme elle le raconte : « Je pense qu’il y a de fortes chances que je ne quitte jamais cet endroit, acceptons cela ». « J’ai juste dit : ‘Je sais' », a-t-elle déclaré au média italien.

Ioulia Navalnaïa raconte également qu’elle se faisait peu d’illusions sur la possibilité d’un échange de prisonniers qui aurait pu concerner son mari avant sa mort. « Je sais comment ça se passe quand on négocie avec Poutine (…) Il ment tout le temps. C’est pour ça que je n’ai jamais cru que ça arriverait », assure-t-elle.

Juliette Desmonceaux avec l’AFP

Quitter la version mobile