La FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) a déclaré mercredi queun char de l’armée israélienne a frappé l’une de ses tours de guet près de la ville de Kfar Kila, dans le sud du Liban, où se trouvaient des soldats de maintien de la paix. Deux caméras ont été détruites et la tour de guet a été endommagée, a indiqué la FINUL dans un communiqué. Plusieurs incidents similaires se sont produits ces derniers jours entre l’armée israélienne et la force de maintien de la paix de l’ONU.
Interrogé par Mohamed Bouhafsi pour Focus du dimancheSébastien Lecornu, le ministre des Armées, a dénoncé les actions agressives de l’armée israélienne et affirmé que la FINUL et les soldats français qui y participent ne quitteront pas le Liban. « Les dirigeants israéliens s’attendaient au départ de la FINUL. À quoi cela ressemblerait-il si à la première difficulté, nous partions. Israël ne peut pas menacer les soldats de maintien de la paix français ! dit-il en soulignant.
La polémique d’Emmanuel Macron
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’est ému mardi soir des propos attribués au président Emmanuel Macron en Conseil des ministres sur le rôle de l’ONU dans la création de l’Etat d’Israël. « Les propos attribués au président de la République, s’ils se confirment, sont une erreur à la fois historique et politique.« , a écrit Yonathan Arfi dans un message sur X.
Selon des propos rapportés mardi par les participants au Conseil des ministres, Emmanuel Macron a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne devait pas « s’affranchir des décisions de l’ONU »soulignant que c’est une « décision de l’ONU » qui a « créé » l’État d’Israël. Une référence à la résolution 181 adoptée en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations Unies, prévoyant la partition de la Palestine en un État juif et un État arabe.
« Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a créé l’Etat d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance grâce au sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment le régime de Vichy en France», a répondu Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
« Le président n’est pas menaçant. Il rappelle que le droit international protège Israël. Il ne peut y avoir deux poids, deux mesures : protéger la frontière de l’Ukraine, mais pas celle du Liban. Le gouvernement israélien doit respecter le droit international », a expliqué Sébastien Lecornu.