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Nouvelles locales

Interpellations à Nîmes : le récit d’une importante opération policière, à l’aube à Pissevin


Près de 250 policiers ont envahi le quartier Pissevin ce lundi 20 novembre, dès 6 heures du matin. 20 suspects ont été interpellés à leur domicile dans le secteur de la galerie Wagner et de l’avenue des Arts. Ces arrestations liées au trafic de drogue qui sévit dans ce quartier et bien au-delà à Nîmes, interviennent après la saisie, entre juillet et novembre derniers, d’importantes quantités de cannabis, de cocaïne, d’ecstasy, d’armes et de plusieurs milliers d’euros.

Six heures ce lundi à Pissevin. un nombre impressionnant de policiers – près de 250 – se sont dirigés, par petits groupes, vers plusieurs immeubles du quartier Pissevin et ont envahi des appartements ciblés. Les policiers de la Sûreté Départementale et de la Cellule Nationale d’Enquêtes (73 enquêteurs au total) sont appuyés par les forces d’appui du Raid, la BRI (brigade de recherche et d’intervention), 9 équipes cynophiles spécialisées dans la recherche de stupéfiants, d’armes à feu et d’argent, et les CRS 8. Les policiers sont armés de « béliers » pour enfoncer les portes.

Un drone survole les bâtiments pour éviter toute fuite

Quelques rares « Arags » s’échappent du haut des immeubles, une poignée de jeunes prennent la fuite. Malgré tout, le quartier est silencieux. La vie continue. Les seules personnes présentes dans le quartier sont les éboueurs qui récupèrent ici et là le trop-plein des poubelles. Deux cafés, dont un dans la galerie Wagner, ont déjà ouvert leurs portes et accueillent des habitués qui ne disent pas un mot et ne regardent pas l’écran de télévision.

Les « cibles » selon la police ont déjà été identifiées et « hébergées ». Les policiers se dirigent vers les appartements situés derrière la galerie Wagner ou de l’autre côté de l’avenue des Arts. Un drone CRS présent pour sécuriser cette opération survole les bâtiments ciblés et surveille d’éventuelles fuites. La procureure Cécile Gensac et deux autres procureurs de la République, référents pour les contentieux « stupéfiants » et « crime organisé » sont présents. Au total, 20 suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue.

Dans un communiqué, la procureure Cécile Gensac rappelle le contexte. Depuis juillet et jusqu’en novembre, les policiers de la Sûreté départementale ont mené plusieurs opérations dans le quartier Pissevin. La police a saisi « 8 kg d’herbe de cannabis, 7 kg de résine de cannabis, 1,3 kg de cocaïne et 500 comprimés d’ecstasy, plusieurs milliers d’euros. »

Les vingt suspects ont été interpellés dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte il y a quelques semaines, pour trafic de stupéfiants à Pissevin et confiée aux policiers de la Sûreté départementale du commissariat de Nîmes.

Cette opération policière d’ampleur intervient après une perquisition à Nîmes et Marseille la semaine dernière, dans le cadre de l’enquête ouverte pour assassinat en bande organisée après la mort du petit Fayed, 10 ans, abattu à Pissevin dans la nuit du 21 août et celle de Mohammed A. 18 ans, tué dans la nuit du 24 août dans ce même quartier. Neuf suspects âgés de 17 à 30 ans ont été mis en examen par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille pour assassinat en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs. Huit d’entre eux ont été incarcérés.

Rue Matisse, la police s’est trompée de porte. « Je buvais mon café lorsque les policiers ont enfoncé ma porte blindée à coups de bélier », constate cet habitant. Je leur ai dit d’arrêter et j’ai préféré leur ouvrir. Ils m’ont fait m’agenouiller et ont fouillé mon appartement. C’est un cauchemar et c’est une erreur, confie le résident qui a alerté son assureur. Je ne suis pas un délinquant. Je travaille. Nous vivons en République, pas en Colombie ! Je ne peux plus fermer ma porte de l’extérieur. » Selon ce témoin, un suspect a été arrêté dans l’immeuble mais dans un appartement situé à un autre étage.

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