Le négociateur du Medef Hubert Mongon à Paris le 21 novembre 2022. (AFP / BERTRAND GUAY)
Ce vendredi 8 novembre, au matin, des centaines de travailleurs se sont rassemblés devant le siège de l’Unédic à Paris pour protester contre la proposition patronale.
Machine arrière. Ce vendredi 8 novembre
les employeurs ont retiré leur proposition
de durcir les conditions d’affiliation des intermittents du spectacle à l’assurance chômage dans le cadre de la négociation d’un nouvel accord avec les syndicats. Cette proposition « sur les intermittents
ne fera pas partie de la proposition finale de l’employeur »,
Le négociateur du Medef, Hubert Mongon, l’a déclaré à la presse.
Dans un document déposé mercredi en amont de la réunion de négociation de vendredi, le Medef souhaite
augmenter le nombre minimum d’heures travaillées
sur les 12 derniers mois pour pouvoir bénéficier du régime intermittent de 507 à 580 heures pour les artistes et 610 heures pour les techniciens. Quelques centaines de travailleurs se sont rassemblés dans la matinée devant le siège de l’Unédic à Paris pour
protester contre la proposition de l’employeur.
« Le secteur est mobilisé et il n’acceptera pas de réductions de droits pour les intermittents du spectacle », a prévenu le secrétaire général de la CGT Spectacles Ghislain Gauthier.
« Si ces mesures étaient adoptées, ce serait
un tiers des intermittents qui quitteraient le régime »,
dit-il en parlant de
« menace très grave » et « provocation »
vers nos métiers ». Vers 10 heures du matin, le nombre de manifestants était estimé par la CGT entre 300 et 400. Les intermittents du spectacle étant, de par la nature de leur activité, plus fréquemment au chômage que les autres salariés,
leur secteur bénéficie davantage des allocations qu’il n’y contribue
et fait régulièrement l’objet de critiques en raison de son coût élevé pour l’assurance chômage.
Trouver 400 millions d’euros supplémentaires
Les négociations entre partenaires sociaux, qui concernent également l’emploi des seniors,
doit se terminer le 14 novembre
et le nouvel accord sur l’assurance chômage remplacera les règles actuelles d’indemnisation des chômeurs à partir du 1er janvier.
Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de
trouver 400 millions d’euros supplémentaires
par rapport à l’accord conclu en novembre 2023, signé par la CFDT, FO et la CFTC ainsi que par l’ensemble des organisations patronales, mais qui n’avait pas été approuvé par le gouvernement Attal faute d’accord sur les seniors. Dans son projet d’avenant à l’accord 2023, le Medef proposait également, pour générer des économies,
réduire les prestations pour les travailleurs frontaliers
qui perçoivent une indemnisation calculée sur la base de leurs salaires perçus à l’étranger, qui sont la plupart du temps bien plus élevés qu’en France, notamment pour ceux qui ont travaillé en Suisse et au Luxembourg.