Québec a accordé des dizaines de millions de dollars à deux organismes à but non lucratif dirigés par Hélène Desmarais qui n’ont pas pu réaliser leurs projets selon l’échéancier initial et qui refusent de dévoiler leurs objectifs, indicateurs, cibles et structure de coûts malgré l’argent public reçu.
« L’éthique va au-delà de la loi. Lorsqu’un organisme reçoit une subvention publique, les contribuables s’attendent à une transparence quant à l’utilisation de ces fonds », déplore Michel Séguin, professeur et expert en éthique à l’UQAM.
« L’argent coule à flot dans l’intelligence artificielle, mais il est difficile, voire impossible, d’avoir une idée de ce qui se passe avec nos fonds publics », dénonce Myriam Lavoie-Moore, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), qui a publié une étude sur la question il y a cinq ans.
« Toute organisation, même lorsqu’elle a une obligation publique de rendre des comptes, peut juger certaines informations suffisamment sensibles ou stratégiques pour ne pas les divulguer », observe Saidatou Dicko, professeure de sciences comptables à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), experte en gouvernance.
Ces derniers mois, Le Journal a obtenu, en réponse à une demande d’accès à l’information, des documents relatifs à la responsabilité d’Ivado Labs, dont la cofondatrice et présidente exécutive est Hélène Desmarais, l’épouse du numéro 1 de Power Corporation, Paul Desmarais (fils).
Or, même si Ivado Labs a reçu 24 millions de dollars du Québec, en plus de 65 millions de dollars de Scale AI, des pages entières sur les objectifs, les indicateurs, les cibles et la structure des coûts et du financement ont été fournies entièrement expurgées.
Fourni par le gestionnaire d’accès aux documents MEIE
Fourni par le gestionnaire d’accès aux documents MEIE
Demandé par Le Journalle ministère de l’Economie, de l’Innovation et de l’Energie (MEIE), a répondu que ces informations étaient protégées par des articles de loi qui stipulent notamment que le consentement du tiers est requis pour les diffuser.
Ce tiers est Ivado Labs, qui n’a pas répondu à nos questions ces derniers jours, malgré plusieurs tentatives de Journal.
Dans les documents, nous notons qu’Ivado Labs a obtenu, en mars 2023, une prolongation de 12 mois pour réaliser les projets dans le cadre d’une subvention de 35 millions de dollars reçue en 2019. Ceci, alors que l’OBNL venait de recevoir 24 millions de dollars supplémentaires quelques jours plus tôt.
Nous avons également appris que Scale AI a demandé et obtenu, en juin 2023, une prolongation de 24 mois pour réaliser les projets dans le cadre d’une subvention de 10 millions de dollars obtenue en 2018.
Début juillet, Le Journal a rapporté que Scale AI ne voulait pas rendre publics les salaires de ses 16 employés qui gagnent en moyenne 208 000 $, dont quatre dépassent 300 000 $.
– Avec la collaboration de Sylvain Larocque
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