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Insolite. 2 CV, 4 CV : elles sont nées avec la Seconde Guerre mondiale

Insolite. 2 CV, 4 CV : elles sont nées avec la Seconde Guerre mondiale


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La 2 CV, plus communément appelée Deuche, a été conçue après le rachat de Citroën par Michelin en 1935.

Le projet TPV (toute petite voiture) a été demandé par Pierre Boulanger, le nouveau patron des Automobiles Citroën ; il souhaitait créer une voiture destinée aux classes sociales rurales et modestes.

Le cahier des charges, rédigé par Boulanger, est strict : quatre places, 50 kg de bagages, 2 ch fiscaux, traction avant, vitesse de pointe de 60 km/h, boîte à trois rapports, facile d’entretien, et consommant seulement 3 l/100 kilomètres.

Une petite équipe

Autour d’André Lefebvre (chef du bureau d’études et l’un des pères de la Traction), on retrouve Flaminio Bertoni pour le design, Pierre Meyer, Jean Muratet pour la carrosserie et Alphonse Forceau pour les suspensions.

Tant qu’il ne s’agit pas de gagner en esthétique ou en performances, l’équipe explore toutes les pistes possibles : magnésium pour les bras de suspension, toile cirée pour le toit, mica pour les vitres. Il faut que la voiture soit la plus légère possible.

Une quarantaine de prototypes

Chaque prototype est testé au centre d’essais de La Ferté-Vidame et Pierre Boulanger donne son accord à chaque étape ; si un élément de confort est ajouté, le principe est rejeté.

Deux exceptions : le système de chauffage bricolé par les ingénieurs à partir de manchons en feutre récupérant la chaleur du pot d’échappement (pour les essais hivernaux) et la garniture de porte suggérée par Mme Boulanger…

Il a fallu 49 études et projets pour obtenir une voiture en tôle d’alliage d’aluminium ondulée propulsée par un moteur bicylindre de 375 cm³ refroidi par eau.

La guerre, un grand malheur pour la 2 CV

Le 28 août 1939, l’administration des Mines donne son accord pour la commercialisation de la 2 CV type A.

Dans la cour de l’usine de Levallois, 250 exemplaires de la 2 CV sont assemblés sur le 1euh Septembre 1939. Le jour où l’Allemagne a envahi la Pologne et a déclenché la Seconde Guerre mondiale.

Les dirigeants décidèrent de démonter et de détruire les 2 CV. Cependant, trois exemplaires étaient cachés à La Ferté-Vidame dans une grange murée, dont la 2 CV prévue pour le Salon de Paris de 1939. Ils furent ressortis durant l’hiver 1997, par le toit.

Rien n’arrête la 2 CV

L’administration d’occupation allemande est au courant des travaux sur le TPV/2 CV. Pierre Boulanger est sollicité pour transmettre les plans en échange de ceux de la future Coccinelle. Citroën refuse.

En 1941, les travaux reprennent sur la 2CV, dans le secret de l’occupant. A la fin du conflit, les travaux sur le moteur aboutissent à un bicylindre de 375 cm³ refroidi par air car le moteur refroidi par eau pose des problèmes de gel à basse température.

La version définitive sera présentée au Salon de Paris 1948.

4 CV, fille de l’underground

La 4 CV apparaît au Salon de l’Auto de Paris en 1946. Celle que l’on surnommait « la motte de beurre » en raison de la couleur jaunâtre des premières voitures est née dans le secret.

Deux cadres de Renault, Charles-Edmond Serre (fidèle de Louis Renault) et Fernand Picard (directeur du bureau d’études) commencent, en octobre 1940, à concevoir une petite voiture pour préparer l’après-guerre.

Tous deux opposés à la collaboration avec l’occupant réaliseront le projet sans laisser Louis Renault dans le secret.

Projet 106 E

Picard travaille avec un très petit groupe de collaborateurs et achève un premier prototype en décembre 1942. La forme générale pourrait faire penser à une Coccinelle en raison de ses formes rondes et par ailleurs disgracieuses.

Ce premier prototype, construit en aluminium, ne possédait que deux portes et un moteur de 760 cm³. Il échappa miraculeusement au bombardement des usines Renault et fit ses premiers tours de roues le 4 janvier 1943 autour de Meudon.

Il atteint 84 km/h sur le plat et gravit des pentes à 17% avec 4 personnes à bord.

Des questions ennuyeux

Le directeur de Renault pendant l’occupation, le prince Von Urach, sentant qu’un projet secret était en cours, interrogea Fernand Picard sur la présence d’un curieux véhicule peint en vert aperçu près du pont de Sèvres.

Après de vives dénégations, Picard suspend les essais pendant quelques semaines avant de les reprendre une fois la voiture peinte en noir. Le projet 106 E est néanmoins présenté à Louis Renault en 1943, qui le refuse au profit d’une berline 11 CV.

Un deuxième prototype, conçu par Roger Barthaud, fut assemblé en mars 1944. Largement modifié, il effectua lui aussi des essais lorsque cela était possible.

La 4 CV devient quatre portes

À la libération, Louis Renault est arrêté pour collaboration avec l’occupant et Pierre Lefaucheux est nommé à la tête de l’entreprise nationalisée : la Régie nationale des usines Renault.

Il effectue quelques tests des 2et prototype et était convaincu de l’intérêt du projet mais exigeait des modifications au modèle, notamment en créant une version à quatre portes pour améliorer l’accès à bord.

En novembre 1945, le troisième prototype, proche de la version de série, fait son apparition. Quant à la couleur jaune des premières 4 CV, c’est la peinture des blindés de l’Afrika Korps fournis au titre des réparations de guerre qui se retrouve sur la carrosserie des premiers modèles…

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