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inquiets d’aller à l’aéroport, les Libanais préfèrent fuir en bateau

inquiets d’aller à l’aéroport, les Libanais préfèrent fuir en bateau

La demande de bateaux à destination de la Turquie a grimpé en flèche en raison des échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis septembre dernier.

Alors que les frappes israéliennes sont très proches de l’aéroport de Beyrouth, des centaines de Libanais préfèrent fuir la guerre entre le Hezbollah et Israël en bateau depuis la ville de Tripoli, dans le nord du pays, jusqu’ici épargnée par les bombes. En septembre, l’armée israélienne a prévenu qu’elle ne laisserait pas l’Iran envoyer des armes à son allié libanais via l’aéroport de Beyrouth, faisant planer la menace d’un attentat à la bombe sur l’unique aérogare du pays.

Depuis, la demande de bateaux à destination de la Turquie a explosé. Le capitaine Salem Jleilati rapporte qu’ils transportent désormais 900 passagers par semaine, contre 150 avant l’intensification des raids israéliens. Hassan Alik, 31 ans, s’apprête à embarquer samedi pour 13 heures de navigation. « Je pars d’ici parce que j’ai trop peur pour aller à l’aéroport »a raconté à l’AFP ce Libanais qui a fui la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah proche de l’aéroport et bombardée quasi quotidiennement par Israël. Et même « Si j’achète un billet d’avion, l’aéroport risque d’être bombardé »continue-t-il.

En 2006, lors de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, l’aéroport avait été rapidement mis hors service par des frappes. Et depuis que l’échange de tirs transfrontalier entre Israël et la formation pro-iranienne lancé en octobre 2023 s’est transformé en guerre ouverte fin septembre dernier, seule la compagnie aérienne nationale, Middle East Airlines (MEA), atterrit et décolle encore. Beyrouth.

Marchandises remplacées par des passagers

Les énormes navires du port de Tripoli ne chargeaient auparavant que des marchandises. Mais depuis un an, ils ont commencé à transporter des passagers pour environ 350 dollars (320 euros), rapporte le capitaine Jleilati. Mouammar Malas, 52 ans, qui vit au nord du Liban, préfère « prendre le bateau car c’est trop compliqué pour arriver à l’aéroport » avec des bombardements ciblant le nord, dans des zones éloignées des bastions du Hezbollah.

Mohammed Hawar, 22 ans, a tenté de rester au Liban. Il a d’abord quitté sa ville de Nabatiyeh, dans le sud du pays, où de récentes frappes ont tué 25 personnes, dont le maire et plusieurs de ses conseillers, puis le sud de Beyrouth. Aujourd’hui, il estime que « La meilleure chose à faire maintenant est de fuir le Liban ».

Pour Israa Soueidane, un Palestinien du camp de réfugiés de Beddaoui, au nord du Liban, les bateaux sont aussi « l’option la plus sûre actuellement ». Depuis le 23 septembre, au moins 1.454 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Plus d’un million de personnes ont également été contraintes de fuir leur foyer.

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