Innovation pour voiture électrique : une peinture rafraîchissante qui réduit l’utilisation de la climatisation
Les températures des derniers jours ont rendu les cabines particulièrement chaudes et poussent à un usage important de la climatisation, augmentant ainsi la consommation, ce qui n’est pas bon pour la planète. En effet, ce cercle vicieux risque d’augmenter les températures à moyen terme, poussant à un usage de plus en plus important de la climatisation, etc.
Pour contrer ce phénomène, Raphaël Ménard, président de l’agence d’architecture AREP (pour Architecture Recherche Engagement Post-carbone), filiale de la SNCF, a préconisé une loi imposant des toits de voitures blancs. En effet, cette teinte retient moins la lumière et surchauffe moins les habitacles. C’est l’une des principales raisons de sa présence massive dans les pays chauds comme ceux du Golfe ou encore en Afrique.
Une peinture qui réfléchit la chaleur
Nissan va plus loin avec le développement d’une peinture réfléchissante la chaleur, en coopération avec la société chinoise Radi-Cool, spécialisée dans le développement de produits de refroidissement passif.
La technologie, actuellement testée sur les Nissan NV100 à l’aéroport Haneda de Tokyo, améliore la façon dont la peinture extérieure d’une voiture pourrait contribuer à refroidir son habitacle.
Les deux sociétés ont développé et évalué une centaine d’échantillons depuis le début de la recherche en 2021, avant qu’une étude de faisabilité à grande échelle de 12 mois ne débute fin novembre 2023 au terminal international de l’aéroport de Tokyo Haneda.
L’aéroport et son environnement très chaud avec de grands espaces ouverts et recouverts de macadam ou de béton est propice à l’expérimentation. Ce sont alors les Nissan NV100 d’All Nippon Airways qui sont mis à contribution pour tester les performances de la nouvelle peinture.
Une fraîcheur bienvenue
Sans surprise, la peinture est blanche, mais ce n’est pas sa seule caractéristique. Ici, l’utilisation de métamatériaux permet deux actions complémentaires qui contribuent à atteindre le but final.
Une première particule de la nouvelle peinture réfléchit les rayons infrarouges proches, normalement responsables du réchauffement de la peinture (via des vibrations au niveau moléculaire), et donc de l’habitacle. Dans le même temps, la deuxième particule crée des ondes électromagnétiques qui neutralisent les rayons du soleil en redirigeant la chaleur de la surface vers l’atmosphère.
La nouvelle peinture s’avère être un succès selon Nissan, puisque la température du toit est inférieure de 12 °C entre une voiture avec une peinture blanche traditionnelle et la nouvelle. À l’intérieur, bien que la différence soit plus faible, elle n’en est pas moins significative, car avec 5 °C de moins, le confort est bien meilleur et la climatisation est beaucoup moins sollicitée.
Cependant, la peinture n’est pas prête pour l’industrialisation. Bien qu’elle puisse être appliquée au rouleau et dotée d’un vernis protecteur, elle est encore beaucoup trop épaisse (six fois plus qu’une peinture normale). Cela la rend nettement plus chère, mais aussi beaucoup plus susceptible de s’écailler.