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INFOS LA DEPECHE. Ce que l’on sait du vol de Durandal, l’épée légendaire du chevalier Roland, à Rocamadour

INFOS LA DEPECHE.  Ce que l’on sait du vol de Durandal, l’épée légendaire du chevalier Roland, à Rocamadour

l’essentiel
Durandal, l’épée légendaire de Roland, vient d’être volée à Rocamadour. Bien que plantée dans le rocher, à plusieurs mètres de hauteur, les voleurs ont réussi à extraire l’épée. Une tragédie pour la ville alors que la saison touristique débute.

Mais qui a bien pu voler Durandal, l’épée légendaire du chevalier Roland, plantée dans le rocher de Rocamadour ? La question est sur toutes les lèvres depuis lundi 22 juin, lorsque le père Millet, directeur du sanctuaire, a constaté sa disparition.

L’épée de Roland, encastrée dans la paroi rocheuse de Rocamadour.
Archives du DDM

« Il a constaté qu’elle n’était plus là ce matin-là. Le sanctuaire est fermé au public de 22 heures à 6 heures du matin, mais on ne sait pas précisément à quelle date elle a disparu. Dès qu’on m’a prévenu, j’ai immédiatement déposé plainte à la gendarmerie qui s’est rendue sur place pour faire des constatations et des déclarations », témoigne Dominique Lenfant, maire de l’emblématique village lotois. De son côté, le conservateur des antiquités et objets d’art du Lot, Guillaume Bernard, a alerté le ministère de la Culture.

Non, l’épée n’est pas en cours de restauration, elle a été volée !

Si certains pensaient auparavant que l’épée de Roland avait été volontairement retirée à des fins d’entretien et de restauration, il n’en est rien. Depuis que la nouvelle a été connue, toute la ville a été en émoi. « Durandal est un élément de la collection historique et patrimoniale de Rocamadour. Tout le monde connaît l’histoire ou la légende de Durandal et Excalibur, mais seule l’épée de Durandal est matérialisée », souligne l’élu de la commune.

Il est si précieux pour la ville que lorsque le musée de Cluny a souhaité l’exposer en 2011, un conseiller municipal et un agent de sécurité ont accompagné son aller-retour entre le Lot et Paris.

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« Rocamadour se sent dépouillée d’une partie d’elle-même »

« Il est même assuré pour une valeur de 100 000 € », insiste Dominique Lenfant pour qui ce n’est pas tant sa valeur ou son estimation qui importe mais le symbole historique qu’il représente.  » Durandal va nous manquer. Il fait partie de Rocamadour, depuis des siècles, il n’y a pas un guide qui ne le montre lors de sa visite. Rocamadour se sent dépouillé d’une partie de lui-même, même si c’est une légende, les destinées de notre village et cette épée sont liées.

Quand histoire et légendes se rencontrent : Durandal devient une épée fabuleuse

La légende raconte qu’un ange aurait offert cette épée à Charlemagne qui la transmettrait à Roland. Le mythe de Durandal raconte aussi que se voyant mourir à la bataille de Roncevaux, il voulut briser son épée sur un rocher. N’y parvenant pas, il aurait ouvert la Brèche de Roland dans la pierre, avant de projeter Durandal vers le ciel… Et celui-ci aurait parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour s’encastrer dans le rocher de Rocamadour.

Historiquement, ce n’est pas dans ce rocher au-dessus de la chapelle de la Vierge Noire que l’on pouvait voir l’épée de Roland, mais au niveau du Coffre à la serrure près de la chapelle Saint-Michel. A cette époque, on disait que les jeunes femmes qui touchaient son pommeau trouveraient un mari dans l’année… Ou qu’en touchant la serrure du coffre, elles verraient leur stérilité s’envoler et un enfant naître…

Pour éviter que Durandal ne soit constamment touché, et pour d’autres raisons religieuses semble-t-il, il a été déplacé vers un endroit beaucoup moins accessible près de la chapelle de la Vierge Noire.

« Déplacé, il avait été installé dans ce nouvel emplacement tout près de la chapelle de la Vierge Noire, dans le sanctuaire de Rocamadour, où il n’est pas facilement accessible. De plus, il se trouvait à 10 mètres du sol et à au moins 1 mètre du sol. toit de la chapelle, abrité sous le rocher », rappelle le maire de Rocamadour.

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Une copie de Durandal le remplacera dans le rocher

Alors tout le monde dans la ville se demande ? Comment quelqu’un a-t-il pu grimper si haut pour le décrocher de son attache et de sa chaîne… Et pour quelles raisons ? « Durandal est un bien public qui appartient à l’Etat. Cette épée a été encastrée dans la paroi rocheuse à faible profondeur. Elle mesure 80 cm, c’est donc une petite épée médiévale qui a été forgée pour assommer les personnes ou les chevaux, et non pour les tuer. « , estime Dominique Lenfant.

A défaut de mettre la main dessus, ce sera donc une copie de Durandal qui sera positionnée dans le rocher, comme l’explique le maire : « Lors de sa descente, le ministère de la Culture en a profité pour en faire une reproduction à l’identique, offerte et conservée à Rocamadour », annonce l’élu.

Une compensation loin de consoler les Amadouriens, dont certains préviennent qu’une autre légende est née… « Durandal tu piqueras, en prison tu iras ».

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